L'histoire :
Le 26 septembre 2014, des étudiants de l'Ecole Normale d'Ayotzinapa (Mexique) décident de rejoindre la ville de Mexico afin d'y commémorer le massacre d'étudiants ayant eu lieu le 2 octobre 1968. Pour cela, ils décident d'emprunter les bus d'une compagnie de transport. Deux des bus rejoignent directement le périphérique, tandis que 3 autres passent par le centre ville. Dans les bus, l'ambiance est bon enfant. Mais rapidement, ceux qui ont emprunté le chemin du centre ville rencontrent un barrage policier et les balles commencent à fuser. Aldo, un des étudiants, sort du bus afin de débloquer le passage, mais il est touché à la tête. Ses camarades tentent de le mettre à couvert et d'appeler une ambulance, sans succès. C'est désormais la panique dans les bus. Tout le monde cherche à fuir. Ce soir-là, il y aura des morts, des blessés et des arrestations. 57 étudiants vont disparaître et seulement 14 seront retrouvés par la suite. 43 restent introuvables. Les familles et les amis de ces étudiants vont alors tout mettre en œuvre pour les retrouver, avec pour cri du cœur « Rendez-les-nous vivants ! »
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Andalusia K. présente une enquête journalistique sur un drame ayant touché des habitants de l'état de Guerrero au Mexique. Elle dépeint un pays où les contestations sont réprimées par la force et où le gouvernement ferme les yeux sur des violences policières extrêmement graves. Il n'est pas toujours simple de se rendre compte avec un point de vue extérieur de l'ampleur des violences et de la quantité de victimes de cette répression. Mais cette bande dessinée donne un aperçu de ce que vivent les Mexicains. Le sujet est particulièrement intéressant. On souhaite dès le départ connaître le déroulé des évènements qui ont conduit à ce drame. Mais la narration est un peu confuse et certaines informations, sur d'autres exactions commises par le gouvernement mexicain ou ses représentants, ne sont pas toujours bien amenées. Elles ajoutent du contexte mais nous éloignent du sujet principal qui est la recherche des 43 étudiants. D'un autre côté, le dessin permet de rendre l'ouvrage plus accessible sans pour autant, toujours, nourrir la narration. Le style réaliste, en nuances de gris, donne parfois l'impression que les dessins ont été réalisés à partir de photos sans interprétation artistique. Cela rend l'ouvrage froid et mécanique. Loin d'être désagréable à lire et plutôt intéressant, le traitement aurait toutefois mérité quelques ajustements.