L'histoire :
Parti pendant quelques à la ferme afin d’y subir un lourd et mystérieux entraînement, Joe revient à King City avec son chat, Terrien J.-J Chattingsworth III. D’emblée, il est sur un mauvais coup : le jeune homme se rend dans les profondeurs de la ville, bien au-delà des sous-sols, pour y copier une clé protégée dans un coffre blindé. Pour cela, il utilise son chat : en lui injectant une certaine substance et en lui faisant manger la clé, celui-ci la recrache en double ! Sa mission achevée, Joe se rend sur un train au point de rendez-vous. Un homme en costard apparaît alors et le fait chuter. Avec juste une blessure à l’épaule, il retourne chez lui se coucher et au petit matin il a l’heureuse surprise de voir son ami Pete le sortir du lit. Ce dernier est très content de le revoir et lui propose même de venir habiter chez lui. En partant prendre le petit déjeuner, Joe apprend ce qui s’est déroulé pendant son absence. Il demande aussi des nouvelles de son ex-petite amie, Anna. En partant, Joe remarque de curieux types postés sur les hauteurs de la ville, un gang appelé les Hiboux…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En découvrant King City, les lecteurs risquent dans un premier temps d’être déstabilisé. Cet univers totalement original et barré est l’œuvre d’un jeune auteur, Brandon Scott Graham. Celui-ci montre au travers de ce premier opus un croisement étonnant entre les mangas du type Amer Béton et les comics underground. Ce positionnement étrange peut se comprendre, lorsqu’on sait que le titre est publié en Amérique du Nord chez Tokyopop, éditeur habitué à ce genre d’OVNI. King City est une série en noir et blanc, au dessin assez naïf et au trait fin et épuré. Certaines planches bénéficient d’un cadrage spectaculaire, suscitant la contemplation. L’autre point étonnant de King City est sans nul doute le scénario qui se concentre autour de Joe, un jeune garçon accompagné en permanence de son chat au nom à rallonge. Or l’animal domestique joue un rôle extrêmement important… Il est même un élément moteur du récit, puisqu’il peut tour à tour servir de perceuse, puis de skate au héros (!). Cet aspect décalé et particulièrement drôle renforce l’originalité de la série et provoque des rebondissements inattendus. Ajoutons en plus une ville où les dealeurs et les agents secrets traînent à tous les coins de rue, où des mafieux extraterrestres jouent un rôle prépondérant, et l’on se retrouve avec une histoire complètement folle. Certes, la narration n’est pas parfaite, l’auteur semblant parfois avancer à tâtons. Mais devant l’univers réjouissant qu’il propose, cela s’oublie bien vite.