L'histoire :
Rylie est une jeune fille au look atypique : piercings sur les lèvres, coupe hirsute, elle a tout de l’archétype d’une rockeuse. Sous cette apparence se cache pourtant un cœur en or, puisqu’elle passe son temps à aider bénévolement une maison de retraite et des amies qui tiennent un magasin de glace. Celle-ci est radieuse, ces derniers temps, car Naomi, qui vient de perdre ses parents dans un accident de la route, a accepté de la rejoindre dans son patelin. Les rapports entre les deux jeunes filles est tendre et elles se rapprochent, sans pour autant que l’une ne fasse le premier pas vers l’autre. Annoncé partout dans les médias, une tornade doit passer dans la soirée juste sur leur ville, Rylie se rend donc à la maison de retraite pour y aider son amie Peg. Tandis que les pensionnaires regardent la télévision, le soir, le courant se coupe et tous meurent sans aucune explication. Les deux filles attendent la fin de la tempête pour agir. Elles voient alors marcher un des patients qui, jusqu’ici était en fauteuil roulant… Celui-ci marche péniblement vers Peg, se jette sur elle et la mord jusqu’au sang : les pensionnaires sont devenus des morts vivants…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Auteur depuis quelques années de la série Wet Moon aux Etats-Unis, Ross Campbell s’est offert une petite pause créative en se lançant dans l’élaboration d’un « récit de genre ». Le style en question est évidemment l’horreur, avec en ligne de mire les fameux zombies ! Dans les abandonnées, de jeunes protagonistes de Floride se trouvent confrontés à une invasion massive de morts-vivants, qui ne sont autres que des personnes âgées décédées sans raisons particulières. La tempête qui s’est abattue la veille est-elle responsable ? Le « genre zombie » est en pleine ébullition : les séries pullulent ces dernières années. Certaines fonctionnent, comme Walking Dead (LA référence) ; plus nombreuses sont celles à s’être cassées les dents. Dans le cas des Abandonnés, on s’approche de la première catégorie : le récit concocté par Campbell est intéressant, bien construit et surprenant. Le choix des lieux et des personnages est judicieux et original. Le visuel apporte aussi beaucoup à la réussite : le trait est fin, l’auteur apprécie les courbes des corps féminins, sa colorisation de dégradés de gris et ponctué de petites touches de rouge ici et là apportent une véritable ambiance. Une histoire d’amour au milieu d’un enfer est-elle possible ? A ne pas rater, pour les amateurs du genre.