L'histoire :
Will a quinze ans. Il vit dans un quartier avec son grand frère Shawn et sa mère. Dans le coin, la guerre des gangs fait rage. Les coups de feu et les morts par balle font partie du quotidien. Une réelle alchimie tient la relation entre Shawn et Will. Un jour, ils se rendent au terrain de basket, ils font quelques paniers. Mais un violent bruit percute l'air et fait voler en éclats la sérénité qui s'était installée. « BAM ! ». Un coup de feu. Tout le monde court, esquive, se cache en attendant que ça passe. Le silence revient. Lorsque Will et son ami Tony relèvent la tête, d'ordinaire ils comptent les corps. Cette fois-ci, le compte est rapide. Il n'y en a qu'un. Et il s'agit de Shawn. Sa mère prend son fils dans ses bras en hurlant de douleur. Pourquoi son fils ? Et puis, la police débarque et commence son enquête, pose des questions. Mais Will n'oublie pas ce qu'il a appris. Ici, il y a trois lois. Ne pas pleurer. Ne pas balancer. Se venger. Alors il rentre chez lui et retient ses larmes et sa colère. Il dit n'avoir rien vu à la police. Et il prépare sa vengeance. Il prend le flingue dans un tiroir de Shawn. Il n'a jamais tenu d'armes de sa vie. Il sait qui a fait le coup : Carlson Riggs. Enfin... il en est persuadé... enfin... il pense que c'est lui. Il met l'arme dans sa poche et part pour sa mission. Il prend l'ascenseur. Cependant, la descente pour atteindre le rez-de-chaussée va être plus longue qu'il ne l'imaginait...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Danica Novgorodoff adapte le roman de Jason Reynolds au format BD, dans un roman graphique à la pagination conséquente, qui se lit d'une traite. Un adolescent de quinze ans vit dans les quartiers chauds, où sévissent le trafic de drogue et les règlements de compte. Autour de lui, il y a eu de nombreux morts au fil des années. Mais cette fois, c'est son frère, la nouvelle victime. Alors il se rappelle les trois lois qui lui ont été enseignées, et il sait ce qu'il lui reste à faire : se venger. Si ces paroles semblent simples à énoncer, les mettre en pratique devient nettement plus compliqué. La narration est intéressante. L'adolescent va se retrouver dans un ascenseur, où vont se succéder devant lui des apparitions des morts par balle qu'il a connus. Petit à petit, cela va le faire réfléchir. Ce flingue qu'il a dans sa poche, veut-il vraiment l'utiliser pour se venger ? Le procédé met en avant la violence omniprésente, son absurdité. On descend les étages avec le personnage. Mais la conclusion reste suffisamment ouverte pour déstabiliser le lecteur. Finalement, la narration joue sur la répétition, parfois un peu trop. Les illustrations en revanche sont très réussies et nous dévoilent un univers noir, sombre, tourmenté. La dilution des couleurs apporte alors une touche d'espoir. Ce roman graphique permet d'explorer avec justesse la réalité de la jeunesse des banlieue aux Etats-Unis.