L'histoire :
Une popstar ridée donne un dernier concert...Pour public, un parterre de vieux aussi séniles qu'apathiques ! Mais c'est déjà la fin, il est l'heure du bain pour elle...Ailleurs est retracée la véritable conquête de l'Ouest américain, sorte d'histoire sur des tests de défenses immunitaires. Evidemment, à la fin, ce sont toujours les Indiens qui trinquent...Un amoureux transi pue des yeux, raison pour laquelle il est rejeté en permanence par sa copine, jusqu'au jour où il se les désodorise...Aussi, l'histoire du pompier effrayé par les conséquences d'un incendie, ou encore l'histoire de la fille qui voulait tomber enceinte pour être populaire sur Facebook...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Des histoires qui tuent, au propre comme au figuré, l'auteur londonien Kyle Platts en a une vingtaine dans sa besace. Nourri de geek attitude et d'humour potache, le récit dézingue quelques travers ou dérives de nos sociétés modernes, sans pitié et avec un certain sens de l'absurdité très british. Usant de couleurs volontairement tape-à-l'oeil et s'appuyant sur des histoires courtes de deux à cinq pages, il louvoie entre une veine trash à la Ivan Brunetti et une bêtise adolescente façon Simpson, là aussi totalement assumée. Psychédélique et acidulé, le graphisme l'est tout autant que la tonalité du récit. Au fil des pages, chacun en prend pour son grade : les stars de pacotille sur le déclin, les femmes prêtes à tout pour se faire "liker" sur Facebook, l'incompétence de ceux qui sont censés nous protéger, les extra-terrestres fraudeurs et même un survivant rattrapé par la fatalité, sans oublier Paul le pick-up, inutile depuis qu'est apparue la voiture électrique. Parfois inégaux, les sketchs prennent toutefois le parti de l'humour déjanté et ridicule avec bonheur, souvent, Kyle Platts révélant aussi une inventivité narrative délicieusement corrosive. Ses cibles sont claires : la société du divertissement permanent, la cruauté de la nature humaine et la misère sociale ou affective généralisée. Aussi clairvoyant que licencieux, le récit de Kyle Platts pourra déranger en nous tendant le miroir cru d'un monde décrépit, le tout avec une lucidité désarmante. Mais il fera aussi et surtout rire.