L'histoire :
Décidément, ça sent la journée bien pourrie. April Walters ne rentre plus dans ses jeans, et c'était la première mauvaise surprise. La deuxième, c’est son chéri qui la lui annonce : il part pour voyage d’affaires mais ne rentre pas manger avant son vol. Elle ne pourra même pas lui dire au revoir, mais il lui rappelle tout de même qu’il sera injoignable pendant tout son séjour. La troisième, c’est de revoir Valérie au supermarché. Cette pouf peroxydée ne peut pas s’empêcher de faire une remarque sur ses achats. Il faut manger bio parce que c’est bon pour la ligne. Elle attend ensuite pour payer ses courses mais... autre mauvaise surprise : des braqueurs sortent un flingue et tentent de prendre la caisse. Ça se passe mal (comme souvent dans ces cas-là) puisque la police arrive quelques minutes après. L’un des braqueurs est tellement tendu qu’il prend en otage une cliente. April voit toute cette scène devant ses yeux défiler comme dans un mauvais film. Ce qui devait arriver arriva : l’inspecteur, plein de sang froid, parvient à calmer le braqueur pour finalement l’abattre. April rentre enfin chez elle. Elle pensait avoir tout vu aujourd’hui et espérait que les ennuis allaient s’arrêter. Mais quand Taylor rentre, le visage tuméfié, elle comprend que la journée est loin d’être finie...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le thème de la recherche d’un enfant disparu par l'un de ses parents est un classique au cinéma, avec des films comme La rançon, Prisoners ou L’échange. Ce comics signé par l’écrivaine de polars Christa Faust ne déroge pas à la règle et présente une femme qui se découvre des capacités insoupçonnées pour retrouver sa fille enlevée. C’est un peu à la façon de Garth Ennis que se dessine ce récit puisque qu’une femme comme tout le monde, qui vieillit un peu et prend même du poids, devient une véritable tigresse, tueuse et enquêtrice dans une ville au quotidien désespérément banal. Le tout est plutôt bien ficelé, avec un rythme très nerveux et presque aussi rapide que la disparition de Taylor. Le récit est un peu court, donc, mais il est agréable à suivre, notamment parce que Faust a le bon goût de laisser le dessin de Mike Deodato Jr s’exprimer pleinement. Ses récentes techniques de cases morcelées qui constituent une planche sont particulièrement efficaces ici et miment bien le fouillis de l’enquête que doit mener April Waters qui doit reconstituer une sorte de puzzle chronologique pour retrouver sa fille. Le graphisme séduit toujours avec un réalisme à couper le souffle, même s’il faut bien le reconnaître, April manque un peu de charisme. Du beau boulot, malgré tout, pour une histoire sympathique et sans prétention.