L'histoire :
A Messantia, la capitale d'Argos, un barbare venu du nord fuit les forces armées. Auteur de nombreux méfaits, Conan le Cimmérien se dirige vers le port et saute de justesse dans un bateau quittant les lieux. Le chef du navire commerçant n'est guère accueillant mais avec une épée sous la gorge, il finit par céder aux conditions de ce nouveau passager. Alors que la distance vis à vis de la côte est plus importante, Conan explique sa situation. Il est près à aller n'importe tout, tant que ce n'est pas à Messantia et pour cela, il est prêt à défendre l'équipage d'une quelconque menace. Impressionnés par le charisme de Conan, Tito et ses hommes acceptent et se lient d'amitié avec le Cimmérien. Une nuit autour d'une bouteille de vin, le marchand parle d'une de ses peurs, que son bateau croise un jour la route de la Reine de la côte noire, Intrigué par la crainte de son ami à l'égard de cette femme pirate, Conan n'a qu'une hâte, la croiser. Cela arrive peu de temps après...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Personnage mythique du romancier Robert E. Howard créé en 1932, Conan le barbare eut droit à des adaptations ciné avec Arnold Schwarzenegger et Jason Momoa, mais aussi à de nombreuses aventures en bandes dessinées. La série connut ses heures de gloire avec les cycles de Roy Thomas ou de Barry-Windsor Smith, mais depuis quelques années, elle tombait quelque peu en désuétude. Dark Horse, l'éditeur américain a donc eu l'idée de confier l'univers fantasy à un scénariste plus moderne. Le choix s'est porté sur Brian Wood, l'auteur de DMZ et de Northlanders, série où il racontait les aventures de guerriers vikings. La connexion paraît donc facile avec le fameux Cimmérien et la greffe prend bien ! Très bien même. Brian Wood effectue une sorte de reboot de l'adaptation comics. Son récit est particulièrement accessible et met en scène un Conan jeune et déjà charismatique. Pour sa première grande saga, le scénariste a choisi de revisiter la première rencontre entre le barbare et la pirate Bélit. La narration est dynamique et captive immédiatement. La création de Robert E. Howard n'a jamais paru aussi en forme que dans cette version. Et puis bien sûr, il y a les séquences d'action et de combats, où Conan, l'épée à la main, tranche et découpe ses adversaires avec une facilité déconcertante. Becky Cloonan et James Harren illustrent respectivement trois épisodes chacun. La première a déjà travaillé avec Brian Wood par le passé sur Demo et Channel Zero. Elle dispose d'un trait à l'encrage soigné et à la finesse étonnante. La dessinatrice parvient d'ailleurs à rendre Bélit aussi sexy que les lecteurs pouvaient l'imaginer. La belle trouble Conan et le lecteur également. James Harren a déjà montré ses qualités sur Abe Sapien, entre autres, et affirme un trait plus fin que sa collègue. Il conserve le design établi par Becky Cloonan et dans un style différent s'en sort parfaitement. Il faut dire que Dave Stewart effectue la colorisation des deux auteurs et que comme d'habitude, il effectue un travail exempt du moindre reproche. Avec un personnage qui affiche clairement les 80 ans au compteur, Brian Wood et sa paire de dessinateurs réussissent à faire de Conan le barbare une série contemporaine et aux débuts violemment addictifs. Les fans de fantasy savent ce qu'ils leur reste à faire...