L'histoire :
Cela fait trois étés qu’il n’était pas revenu. Marcher dans les neiges de ces contrées désolées lui rappelle tellement de souvenirs. C’est une terre faite de frimas et de nuit. C’est la Cimmérie. Conan marche seul, le regard sombre. Tant de personnes et d’instants violents le hantent. Il a vécu tant d’aventures depuis son départ. Il revient en trainant son passé comme un cauchemar. Tel un loup solitaire, il avance inexorablement vers son destin. Des guerriers de la Main Rouge croisent son chemin. Ce sont des soldats déchus de Vanir. Conan sait qu’ils vont être de piètres combattants, à peine de quoi l’entraîner. L’un d’eux, arrogant et sûr de lui, est persuadé que son neveu va le pourfendre. Il le laisse donc aller vers le barbare pour parfaire son éducation. Conan l’évite aussi facilement qu’un poisson contourne une algue. Il plonge son épée dans le corps du guerrier qui rend son dernier souffle. Surpris, son oncle n’a pas le temps de lever son épée que la lance de son neveu le transperce de part en part. Les deux autres guerriers tentent de se venger mais leur technique est rudimentaire et Conan s’en débarrasse aussi facilement que c’eût été des enfants. Le voilà de retour en Cimmérie : c’est bon de retrouver ses terres !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Panini sort un nouvel omnibus monstrueux consacré à Conan. Les récits, publiés initialement en 2008, sont à placer chronologiquement avant King Conan , l’autre volumineuse intégrale sur le barbare de Cimmérie. Ici, c’est beaucoup plus ce que l’on connaît du célèbre personnage de Robert E. Howard : solitaire, jeune loup à la musculature saillante, rêvant de conquêtes, de combats, de fêtes et de femmes. A l’image du King Conan, ce sont sûrement les plus beaux recueils que vous pourrez posséder sur le Cimmérien. A commencer par l’objet, à taille XXL et à la reliure magnifique : un véritable bijou ! C’est ensuite ce qu’il se fait de mieux dans les adaptations des récits d’Howard à commencer par les dessinateurs prestigieux. On alterne ici âge hyborien avec Tomás Giorello et flash-backs avec Richard Corben. Quel bonheur de retrouver le graphisme si particulier de Corben dans des histoires sur Conan ! On aura aussi le droit aux dessins très hachurés de Joe Kubert. Mais il faut le reconnaître, celui de Giorello n’a pas d’égal tant son trait est puissant et d’une beauté saisissante. Admirez la fureur du regard de Conan qui tranche avec la beauté majestueuse des femmes qu’il protège, sans oublier les cases immenses et d’une grandiloquence inouïe. Le scénario n’est pas en reste avec une adaptation très fidèle aux textes envoûtants d’Howard. La lecture devient un bonheur absolu, que ce soit par la poésie sauvage de ses phrases que par ses moments marquants. Comment oublier le combat sanglant de Conan dans la neige, l’âme noire de Natohk, les sacrifices humains pour Seth, la fragilité touchante des femmes, l’épique bataille de Shamla, la lente agonie de Conan dans les marais du fleuve Ilbars ? Une intégrale prodigieuse, digne du grand Conan.