L'histoire :
Dan n'est pas vraiment le détective privé le plus sexy et le plus prisé qui soit. Avec son apparence négligée digne d'un hippie et sa mémoire qui lui joue des tours, il n'y a rien d'étonnant à ce qu'il passe de petit boulot en tâche ingrate pour gagner sa croute. Seulement, il y a une chose que les gens ne savent pas sur Dan, c'est qu'il est invulnérable. Sa peau résiste à tout, aux impacts de balle comme aux flammes. Cela est parfois utile lorsqu'il a affaire à de vrais malfrats. Dan vient à peine de remplir une mission lorsqu'une jeune fille vient le voir. Elle prétend être sa fille et sollicite son aide pour récupérer son frère et ses sœurs. Ceux-ci seraient prisonniers d'une secte nommée Onelouie. En échange de quelques billets, Dan accepte d'aider celle qui prétend être sa fille, même s'il ne sait pas dans quoi il va mettre les pieds...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En véritable expert des polars noirs et déjantés, David Lapham lance avec Dan the unharmable une nouvelle série dotée d'un héros pour le moins saugrenu. En effet, l'histoire de Lapham met en scène un détective privé invulnérable aux coups ou aux armes et dont l'apparence rappelle le fameux Duc (ou Duke) de The Big Lebowki, le film des frères Cohen. Voici un personnage pour le moins savoureux. Tant qu'il a un disque des Melvins et des bières à disposition, il est heureux. Cet hurluberlu a droit à une enquête totalement dingue et qui se joue de sa mémoire défaillante. Il doit retrouver des enfants kidnappés par une secte intouchable. Le casting de David Lapham est détonnant avec une fétichiste des dents (Peep) ou un type au membre viril disproportionné (Bobo). L'auteur ne joue pas la carte du sérieux et du réalisme et livre une jolie brochette de cas sociaux et de débiles extrémistes. Dan est un personnage vraiment plaisant à suivre et c'est le véritable point fort d'une enquête jouant le scabreux par instant. Il y a aussi certaines scènes amusantes comme les sacrifices de Dan, avec par exemple le saut d'un immeuble, sachant qu'il ne craint rien. Contrairement aux bougres qu'il a poussés dans le vide... Les dessins de Rafael Ortiz sont dans la lignée de ceux que l'on trouve en général dans les séries Avatar Press, un trait réaliste, un peu rude et qui n'hésite pas à être très explicite lors des séquences un trash. Provocant, pas toujours subtil mais assez fun, Dan the unharmable ne manque pas son entrée. Reste à voir si les prochaines enquêtes sauront nous convaincre !