L'histoire :
J. Jonah Jameson est furieux. Et quand le boss est furieux, mieux vaut tout faire pour calmer sa colère. Il déboule en furie dans le bureau de Ben Urich et lui montre, l’air menaçant, des pages qu’il a écrites. Hors de question que cet article soit publié : un gamin triste et désespéré suite à la mort de son père super-héros, le Triton, ça n’intéressera personne. Il demande à Urich ce qu’il sait de Triton et le journaliste ne peut répondre. Preuve que personne ne le connaît et que tout le monde s’en fout. Avec en plus, l’avènement de la télévision, les journaux papier ont de quoi s’inquiéter. Il ne le laissera donc pas faire et il l’incite au contraire à se renseigner et à écrire un article du tonnerre sur l’événement du moment : le procès du Caïd. Ça c’est du croustillant qui va parler à tout le monde ! Ben sait qu’il a raison mais il ne peut se défaire de cette affaire. Il sent que la réaction inquiétante de l’enfant suite à la mort de son père cache quelque chose. Il a à chaque fois marché à l’instinct et aujourd’hui, son flair lui dit qu’il y a quelque chose à creuser. Quelque chose en lien avec Daredevil ? Et si l’on apprenait des informations surprenantes sur le Diable de Hell’s Kitchen? Non, Ben ne peut lâcher cette affaire aussi facilement. Alors, il va creuser en profondeur, quitte à y laisser des plumes. Il l’a toujours fait.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Daredevil revient en force avec le retour de la série télévisée et la saison Born Again. Panini en profite pour republier plusieurs titres du Diable de Hell’s Kitchen. A commencer par cette anthologie assez volumineuse qui contient trois titres : Cauchemar, La grande parade et Ninja. Ces trois titres ont un point commun : l’originalité. Pour le reste, ils sont extrêmement différents, tant dans le traitement de fond de l’histoire que dans le visuel. Ne cherchez pas loin : la meilleure histoire est la première avec une superbe rencontre entre Brian Michael Bendis et David Mack. Le dessinateur représente une enquête trouble dans la psyché humaine à l’aide de planches hallucinatoires de toute beauté. A l’image de la couverture, l’art de Mack ne laisse pas indifférent et son style « psychanalytique » transperce l’âme. La dernière histoire, la plus courte, est assez anecdotique avec un retour de la Main inattendu. Le graphisme de Rob Haynes, proche de l’animation, jure un peu par rapport au ton du récit. Enfin, la curiosité est à placer du côté de « La grande parade ». Imaginez le concept : Matt Murdock doit défendre un client contre… Daredevil ! Une idée savoureuse où l’on aborde vraiment le métier d’avocat du super-héros. Le souci, c’est que l’on tombe rapidement dans un récit un peu trop excentrique. Le dénouement un peu farfelu finit par nous faire perdre la tête ! Si l’ensemble est de qualité inégale, la réédition de « Cauchemar » vaut à elle seule le détour.