L'histoire :
La vie de Matt Murdock ressemble à une catastrophe : son mariage est tombé à l'eau, sa relation avec Dakota North, une détective privée, lui a couté son travail et son couple. Dans le même temps, Daredevil est tombé sous l'emprise de maître Izo, une entité vraisemblablement immortelle, qui est en fait un guerrier supérieur résolu à détruire la Main. Ce n'est qu'avec son appui que le justicier de Hell's Kitchen a réussi à écarter le Caïd de son projet de diriger la mystérieuse organisation. Mais Wilson Fisk a la rancune tenace et il enrôle le premier Bullseye pour éliminer Tête à cornes. Le tueur à gages ne fait pas la dentelle quand il plastique le bâtiment qui abrite temporairement DD ! Comme de surcroît, le pouvoir sécuritaire est aux mains de Norman Osborn, qui a corrompu toute la ville, la Justice n'incarne plus rien des valeurs que l'avocat aveugle servait jusque là. Les forces du HAMMER s'apprêtent à quadriller le quartier de l'immeuble effondré, qui a pris 107 victimes dans son piège mortel… C'est dans ce contexte que l'Homme Sans Peur décide de devenir le chef de la Main, pour la vider de sa substance criminelle, à moins qu'il ne soit lui aussi envahi par sa folie destructrice…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Rude tâche que de succéder à Brubaker. Heureusement, on peut continuer à suivre le tracé de Franck Miller ! En effet, tout ici tient lieu de références à celui qui a réinventé le héros jaune devenu rouge : des amours ruinées, des amis sévèrement mis en danger, un Justicier aux abois, une ville terriblement inquiétante et destructrice, un héros qui tend à perdre son âme face à la violence des émotions qu'il éprouve et, bien sûr, deux pierres angulaires qui sont Le Caïd et la Main. Andy Diggle, spécialiste des affaires de coups tordus, trahisons et froides liquidations sous fond d'enjeux stratégiques (voir Losers), s'en donne ici à cœur-joie. Il signe 4 des 7 épisodes de ce volume, où il imprime sa marque : tensions psychologiques, action spectaculaire sur un rythme endiablé, dialogues percutants... Johnston prend la relève en marchant sur du velours. Le scénariste anglais pris sous la coupe d'Alan Moore, qui a aussi signé Wolverine, Queen and Country Déclassifié, n'a plus qu'à dérouler la suite des évènements. Puisque l'éditeur n'en fait pas un secret, autant vous avouer que ces épisodes sont annonciateurs du prochain arc : Shadowland... Un mot sur les dessins, qui constituent l'atout essentiel de cet opus : Marco « Spidey » Ceccheto s'en tire très bien, mais c'est Roberto « Iron-Man » De La Torre qui délivre des dessins époustouflants. Malgré tous ces atouts, et c'est tout de même assez paradoxal, ces aventures ne nous ont pas fait vraiment vibrer. C'est certes très bien fait, mais n'est pas qui veut Franck Miller. Divertissant, oui, mais loin d'être passionnant…