L'histoire :
C’était pendant Halloween. Il était flic mais ce soir là, il était de repos. En rentrant, il est tombé sur un mec qui rackettait deux filles dans la rue. Samuel Lewis n’avait qu’une fausse arme en plastique car il était déguisé mais il a quand même voulu aider les jeunes filles… l’instinct du policier. Manque de chance, l’agresseur lui n’avait pas un jouet et son arme était vraie. Quand il a pris une balle dans l’estomac, c’était trop tard. Une mort lente et douloureuse. Il lutte le plus longtemps possible mais il finit par s’évanouir… définitivement. C’est la pression d’un doigt sur son visage qui le réveille. Devant lui, se tient une étrange créature, une jolie femme mais à la tenue inquiétante. Une longue robe noire, une capuche qui recouvre ses cheveux blonds et surtout, elle tient une immense faux au design très particulier. C’est la douleur : il doit délirer. Ou peut-être qu’il est arrivé dans l’autre monde ? Pourtant, l’étrange inconnue lui parle. Elle dit s’appeler Bernadette, la Faucheuse. Elle a besoin d’homme comme Samuel cet une guerre contre les Nécromanciens se prépare…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Stjepan Sejic semblait avoir une voie toute tracée en parcourant la fiction érotique ou l’amour ténébreux. Pourtant, ce nouveau comics prend totalement son lecteur à contre-pied. Pas seulement sur l’ensemble des œuvres de l’auteur mais également sur ce comics en lui-même qui réinvente la Dark-fantasy. Le mélange de magie, de malédiction, de monstres, de pouvoirs et de fantômes donne un espèce de patchwork à la fois étonnant et fascinant, le tout corrélé avec des mots comme venus d’ailleurs. Le propos est d’ailleurs extrêmement ambitieux : Sejic invente presque une nouvelle mythologie bestiaire. On se jamais trop où l’on va et c’est seulement par petites touches que le plan d’ensemble se dévoile. C’est parfois déroutant et même particulier mais c’est aussi fascinant et prenant. Les personnages nombreux prennent vite une dimension forte avec des enjeux surpuissants dans des intrigues inquiétantes. Seule petite ombre au tableau- au-delà parfois de l’histoire aux très nombreuses circonvolutions : l’humour un peu potache tranche plus violemment encore que la faux de Bernadette ! Pour le reste, c’est une merveille pour les yeux. On connaît l’art raffiné et élégant de Sejic mais ici, c’est encore autre chose puisque le dessinateur croate se met en danger en représentant tout type de scènes er situations. On passe ainsi d’un tableau du mal absolu à des portraits mangas léchés, collant parfaitement à cet étonnant mélange d’univers.