L'histoire :
Foxglove est une jeune chanteuse pop que le succès a propulsé en haut des charts. Ce même succès lui interdit aujourd'hui de faire son coming-out ; et plus grave, l’éloigne de Hazel, sa compagne, et d’Alvie, l’enfant qu’elles élèvent ensemble. Larry, son imprésario, est de la vieille école : il a beau la choyer comme le ferait un ange-gardien, il se fait aussi l’instrument de la pression commerciale et le censeur de son mode de vie, malgré toute sa bienveillance. Protecteur et étouffant à la fois, il n’en est pas moins indispensable à Foxglove. Les tournées et les shows TV s’enchainent, agrandissant encore plus la distance dans son couple. La pop-star expérimente de façon amère le prix du succès mondial : l’argent, la reconnaissance artistique semblent vains, lorsqu’on est menacé de perdre ceux qu’on aime. Et puis le drame frappe son entourage. A moins qu’un impossible pacte avec la force la plus implacable, puisse être négocié, au nom de l’Amour…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il est des scénaristes qui sont aussi des conteurs, des types qui vous prennent par la main et vous embarquent doucement dans les contrées imaginaires qu’ils ont eu le talent de créer. C’est bien sûr le cas de Neil Gaiman avec Death, qui mêle la chronique sociale et l’onirisme. En s’appuyant sur la psychologie des personnages et non sur l’action, Naiman élabore un récit féérique. Le contraste et le paradoxe y sont rois : Foxglove a un destin extraordinaire, mais une personnalité des plus communes : elle aspire juste à pouvoir vivre de façon équilibrée sa vie de famille. Elle souhaite construire sa vie d’adulte en responsabilité, en être respectueux qui désire être respecté, y compris dans son orientation sexuelle « différente ». On est donc aux antipodes du fantasme de la pop-star « people » ou déjantée… Mais que les choses soient claires : cette histoire, qui n’est pas une suite du tome précédent, n’est ni mièvre, ni macabre. On pourra convenir que c’est une prouesse, quand on aborde un sujet aussi délicat que la mort. Enfin, un mot sur les dessins. Ils sont cette fois-ci particulièrement soignés (au regard du tome 1) et homogènes, puisque les trois graphistes ont travaillé ensemble (les uns encrant les autres). Les traits et les couleurs sont doux, aussi doux que l’amour et la personnalité de Foxglove. Et que les couvertures de McKean sont belles et inquiétantes !