L'histoire :
A Belfast, en novembre 1991, Dougie et Ivor, deux potes, se rendent chez l'oncle de ce dernier pour y rendre un service. Un assistant social est venu chez tonton Shuggie et a déclaré qu'il ne pouvait décemment pas garder Eve, un gentil serpent. Dougie n'est guère ravi mais n'a pas trop le choix. Lui qui doit se marier dans quelques jours a peur de commettre un impair d'ici là, son beau père étant pour le moins effrayant. Les deux compères choisissent d'aller boire un godet dans un troquet. Là-bas, des grosses frappes se vantent de leurs exploits sexuels. Ivor et Dougie ne veulent pas se faire remarquer mais Eve a disparu. Le serpent est en réalité dans les toilettes et vient de sauter sur l'un des gros bras du bar. Les deux amis récupèrent discrètement le reptile et regagnent leur véhicule. Manque de chance, le type s'est réveillé et a bien l'intention de leur faire comprendre sa colère !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les fans de comics ont tous un attachement très particulier pour Garth Ennis. Le scénariste irlandais sait surprendre par son humour, sa provocation et sa violence toute sauf gratuite. Lorsque l'annonce de la sortie de Dicks (zigounette, pour rester poli, en français), on pouvait s'attendre à un grand moment de délire. Malheureusement, le résultat est loin d'être bandant. Dicks nous fait même le coup de la panne. L'histoire raconte comment deux gros losers font leur possible pour devenir détectives privés. Avec un tel pitch, les lecteurs seront probablement tentés mais au bout de quelques pages, on comprend ce qui cloche. Garth Ennis se vautre dans le trash, le scato et l'humour potache. Si de tels éléments peuvent néanmoins plaire en temps normal, ici c'est juste catastrophique. Les dialogues sont mal amenés, pas drôles et s'inscrivent dans des rebondissements tarabiscotés. Dicks est en plus illustré par John McCrea, un artiste qui n'a pas forcément que des fans parmi les lecteurs de The Boys et pour cause, son trait tient plus de la caricature non peaufinée qu'à de vraies illustrations. Ici, le résultat surprend par son manque de maîtrise. Difficile de faire pire me diriez-vous ? Et bien si. Les personnages sont mal faits, leurs proportions changent sans arrêt et globalement, cela se rapproche plus du fanzinat que d'un artiste professionnel. Pas drôle, débile et moche, Dicks ne méritait probablement pas d'arriver jusqu'ici. Un chapeau cependant à la traduction, qui n'a pas du avoir la chose simplifiée devant l'argot déployé