L'histoire :
Alors que la guerre entre les Confédérés et les Yankees bat son plein, le lieutenant sudiste Travis Parham est gravement blessé. La nuit tombe, un homme encapuchonné s’approche de lui pour lui proposer son aide. Il est noir et s’appelle Caleb. Cela fait maintenant plus de dix ans qu’il n’est plus esclave et qu’avec sa femme et ses enfants, ils vivent sur une terre leur appartenant. Une fois soigné, Travis remercie tant qu’il peut ses bienfaiteurs avant de les quitter pour faire fortune dans l’Ouest. Deux années passent et l’ancien lieutenant sudiste revient sur les terres de son ami... mais il y trouve deux hommes qui disent habiter là. En interrogeant l’un des deux, Travis apprend qu’un véritable drame a eu lieu. Caleb et sa famille ont été torturés puis tués par la bande de Reagan. Il décide de ne pas laisser cette abominable exaction impunie et se lance sur les traces des assassins. Il se rend en premier lieu chez le shérif du coin, ce qui l’emmène au ranch des Dragwell. Là bas, il trouve les corps de plusieurs membres de la bande, mais il ne voit pas au loin le sombre cavalier responsable de cette tuerie.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après des tomes 3 et 4 moins emballants, la série Ghost Rider reprend sous la houlette du duo Garth Ennis/Clayton Crain, auteurs d’un second volet réjouissant. Après avoir assisté à une course poursuite entre les anges et les démons, le tandem nous propose de suivre Travis, un homme cherchant à venger son ami et sa famille sauvagement assassinés à la fin de la guerre de Sécession. Le climat historique, qui a longtemps marqué les esprits américains, est parfaitement restitué et nous montre la bêtise de cette époque. L’autre changement concerne l’absence de la fameuse moto aux roues enflammées, remplacée au pied levé par un sombre destrier. Avec en thème de fond le racisme, l’histoire se met doucement en place et maintient notre attention durant tout le tome. Garth Ennis oblige, le récit est brut et sans concession, les séquences chocs sont nombreuses et bien souvent fort cruelles. Les dialogues sont percutants grâce à une traduction aux petits oignons. Niveau visuel, on peut dire que le dessinateur nous met une nouvelle baffe. Son travail est exemplaire à tous points de vue, le découpage impressionne par sa lisibilité, les traits sont fins, les couleurs variées… Le résultat est plus proche de la peinture ou de l’illustration ! Une histoire prenante, des dessins impressionnants, un tome indispensable ! Vivement leur prochaine collaboration…