L'histoire :
Huck est employé à la station-service d'une petite ville. Encore bébé, il fut déposé devant la porte d'un orphelinat avec un petit mot sur lequel est inscrit : "merci de l'aimer". Chaque jour, on lui apprit qu'il devait réaliser une bonne action pour ses proches, ses voisins voir même de parfaits inconnus. Huck s'y plie depuis, sans jamais rater une occasion de faire le bien. Il faut dire qu'il a des capacités pour le moins étonnantes. Courant très vite, doté d'une force impressionnante et capable de retrouver un objet ou une personne avec très peu d'indices, il est une véritable bénédiction pour tout ceux qu'il aide. Un jour, une jeune femme va dénoncer Huck à la presse. Il va voir débarquer des hordes de journalistes prêt à tout pour avoir un scoop touchant à ce surhomme. Des personnes souffrant de drames viennent aussi le voir. Il décide alors de les aider. En faisant cela, Huck va attirer les regards de personnes moins bien intentionnées mais également de Tom, son prétendu frère qu'il ne se connaissait pas jusqu'alors...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En créant Millarworld, le scénariste écossais Mark Millar a eu une vision qui s'est avérée payante. En effet, alors qu'il se sentait à l'étroit au sein des éditeurs mainstream, il choisit de lancer sa propre structure et invite des artistes de renom à travailler avec lui. Loin d'être idiot, Millar leur propose de cocréer des histoires mais aussi d'en conserver les droits, en intégralité. À l'heure où les adaptations de comics en série télé ou au cinéma font le bonheur des éditeurs, Mark Millar a mis un pavé dans la marre en souhaitant que ce soit en premier lieu les auteurs de l'oeuvre originale qui gagne de l'argent sur leur création. Avec les succès de Kingsman et de Kick-Ass, les dessinateurs talentueux se bousculent pour mettre en scène des univers très différents et au potentiel d'adaptation important. Dernièrement, Jupiter's Legacy ou Starlight nous ont convaincu de l'envie de Mark Millar d'imposer une narration efficace et de réaliser des titres de qualité. Avec Huck, l'auteur s'associe à Rafael Albuquerque, l'artiste brésilien d'American Vampire. Ils imaginent les aventures d'un surhomme naïf et gentil qui passerait son temps à aider les autres. Orphelin, sa popularité croissante va voir certaines personnes s'approcher de lui et pas foncièrement des bien intentionnées. Découpage spectaculaire et cinématographique au service d'un récit classique mais drôlement bien rodé font de Huck une lecture vraiment plaisante. Certaines facilités narratives sont là mais Millar a l'intelligence d'enchaîner rapidement les rebondissements pour qu'on les oublie très vite. Côté dessin, Albuquerque réalise une prestation solide. Alors que l'actualité autour de Millarworld et d'un accord avec Netflix a été révélé, il ne fait aucun doute que Huck a tout le potentiel pour divertir aussi bien les lecteurs de comics que le grand public éventuel.