L'histoire :
Jennifer Fellows est une jolie blonde, tendre envers son mari, appliquée à faire toutes les tâches de la maison et aimante envers ses deux enfants Mark et Alice. Cependant, la nuit, elle se transforme en une tueuse surentraînée et implacable. Pour avoir tout le loisir de faire ses sorties nocturnes, elle n’hésite pas à droguer sa petite famille pendant les dîners. Du travail, elle n’en manque pas : entre les tâches ménagères, les stratégies pour ses missions, amener ses enfants à l’école, astiquer ses armes, combler son mari et faire quelques carnages… « une femme ne s’arrête jamais » ! La nuit, elle opère une sanglante vendetta contre des membres dangereux de sa famille : Jimmy, Steve, Nick, Pete et Mike. Chaque massacre est ponctué d’une signature : « Jennifer Blood ». Jennifer va-t-elle réussir à mener cette drôle de double vie ? Va-t-elle finir par totalement éliminer la pègre des Hongrois Blute ? C’est plus qu’une mission impossible mais rien n’est impossible pour Jennifer Blood…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Garth Ennis revient sur la scène comics avec une nouvelle série avec une femme comme personnage principal au doux nom évocateur : Jennifer Blood ! Sorte de petite sœur de Punisher, Jennifer est habitée par une soif de vengeance inextinguible et n’hésite pas à employer tous les moyens même (et surtout) les plus extrêmes pour mener à bien ses missions d’extermination. Puissamment armée, diablement habile, profondément intelligente, fine stratège, Jennifer a tout du tueur parfait : terrible revanche de la gente féminine sur un monde machiste et vulgaire. Ainsi, les hommes perdent tous leurs membres au fur et à mesure des actions chocs de la tueuse. Mené tambour battant, le récit enchaîne scènes de descriptions de la pègre et violences extrêmes. Tout est noir et la mafia a des relents sordides de gangsters dangereux et sans aucun scrupule. Pour nettoyer la merde, Jennifer use de tous les procédés les plus gores : sniper, hache, lance flammes… Garth Ennis se fait « plaisir » et retrouve le ton violent de sa série Just a Pilgrim. Sans parler des nombreuses scènes hard où le sexe est légion. Là-dessus, le lecteur n’est pas dépaysé avec le ton terriblement irrévérencieux de la série The Boys. Alors ? Encore une énième provocation indigeste de Garth Ennis ? Oui et non car le ton adopté est assez original : la voix off est celle de Jennifer qui tient son journal et qui raconte ses « aventures » plus qu’explosives, le tout dans une distanciation ironique et savoureuse. On retrouve le talent d’écriture d’Ennis qui aime à choquer le lecteur avec un langage et un style trash tout en étant totalement décalé par un humour corrosif et intelligent. L’ambivalence du personnage, tiraillée entre sa vie rangée et monotone et sa sauvagerie sans limites, a au moins le mérite de créer une figure originale et « sympathique ». Le dessin est assez irrégulier en fonction des auteurs même si l’ensemble colle bien au ton dérangeant et crasseux du scénariste provocateur. A vos armes ? Prêt ? Lisez !