L'histoire :
Dave Lizewski est un lycéen comme les autres : ni fort, ni gringalet, ni intelligent, ni bête, amateur de série télé, de rock et fantasmant sur sa professeur de biologie (la quarantaine, deux enfants) ou sa camarade classe Katie Deauxma. Après avoir perdu sa mère à quatorze ans, d’une rupture d’anévrisme, Dave s’est retrouvé seul avec son père, un type bien, qui bosse de nuit. Avec ses amis, le lycéen s’est trouvé une passion pour les comics. Or à force d’en lire, une question se pose à lui : pourquoi personne ne s’est jamais déguisé pour jouer les sauveurs. Plus il y pense, plus l’idée germe dans son esprit : il va être un super héros ! Un soir, alors que son père part au travail, il revêt la tenue qu’il a confectionnée. Dans la rue, il aperçoit alors de jeunes taggueurs en pleine action et leur demande d’arrêter immédiatement. Amusés, les trois types se moquent de lui. Mais Dave utilise alors ses deux matraques pour les corriger. Mais devant le nombre et son manque de capacité, le lycéen finit par se prendre un coup de couteau. Puis alors qu’il fuit, une voiture le renverse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il y a des comics qui marquent leur temps, et on peut considérer que Kick Ass en fera partie. Au-delà du carton réalisé en librairie, qui a suscité l'intérêt du cinéma, cette œuvre née de l'imagination de Mark Millar (pilier du monde Ultimate) et illustrée par John Romita Jr. a su se démarquer du reste des productions par sa violence, mais aussi par la perspective qu'elle donne d'un adolescent, qui s'identifie aux super-héros de ses bandes dessinées et qui va vraiment essayer de faire comme eux. Bien sûr, il va connaître d'amères déconvenues, au point où le chapitre introductif le met en scène en train d'être torturé par des maffieux ! Et c'est sous la forme d'un flashback qu'on va suivre le parcours hallucinant de David, un ado absolument normal, c'est-à-dire un brin idéaliste, dont la notoriété va exploser puisqu'il va mettre sur Youtube ses exploits costumés. Ce qui va faire des vocations… La force de cette BD réside dans le portrait de ce personnage, dont la psychologie est étroitement liée à notre époque contemporaine. Toute son originalité repose sur la modernité des mœurs de ce gosse, qui va prendre en pleine tronche la violence de la réalité de sa société. Avec une mise en scène extrêmement crue et des planches d'une violence rare, John Romita Jr donne l'air de se défouler véritablement, comme s'il pouvait enfin en profiter en sortant du politiquement correct imposé chez Marvel. Même si la seconde moitié du récit s'avère moins surprenante, ce Kick Ass porte bien son nom, et cette fois-ci, on ne vous fera pas de dessin !