L'histoire :
C’est un véritable massacre... Conan reste longtemps à regarder le feu brûler la forteresse de Venarium. Les combats ont été intenses et violents. Il a bien besoin de se reposer un peu. Mais tous les ennemis Gunderiens n’ont pas été vaincus et l’un des survivants tente de surprendre le Cimmérien en l’attaquant de dos. Conan, plus vif qu’un puma et plus agressif qu’un lion, riposte avec force et transperce le corps de l’impudent. Conan est jeune, mais il a déjà le regard dur et froid, aussi impitoyable et mortel qu’un serpent. Deux de ses compagnons festoient et le congratulent : ils ont réussi à prendre le vin de la cave du fort avant que tout ne brûle et ils sont fiers du rôle qu’a joué l’ombrageux Conan dans la bataille. Ils l’invitent donc à s’amuser avec eux puis à repartir chez eux. Mais Conan refuse : il a soif d’aventures ! Et retourner en Cimmérie serait une façon de tourner le dos aux combats et à la fortune. Il part donc vers le Sud après avoir dépouillé un corps et récupérer son manteau de fourrure. C’est en arrivant en bas d’une gorge escarpée qu’il voit au-dessus de lui trois hommes qui le regardent, l’air amusé. L’échange est peu cordial, mais le barbare ne craint rien et il les provoque pour qu’ils se mesurent à lui. Les trois hommes descendent rapidement et le combat s’engage. Aucun ne peut vraiment rivaliser avec la puissance du Cimmérien. Ils sont vite battus. L’un d’entre eux veut sortir son épée pour en finir avec cet étranger, mais le chef du groupe l’arrête aussitôt. Un jeune guerrier aussi fougueux et brave serait bien utile dans leur rang pour affronter les maudits Vanirs.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 2020, sort King Size Conan, des récits inédits qui célèbrent le premier numéro Conan chez Marvel, 50 ans auparavant. Panini réédite aujourd'hui ce petit hommage en édition cartonnée grand format. Comme pour un anniversaire important, on a convié des auteurs prestigieux à la fête et on retrouvera avec plaisir des grands noms des comics comme Esad Ribic, Steve Mc Niven ou encore le retour étonnant de Chris Claremont. Le casting est tout aussi étonnant qu’il est clinquant puisqu’on a la surprise de trouver Kevin Eastman, l’un des papas des Tortues Ninja, aux manettes d’un récit d’heroïc-fantasy. Ces saynètes résument à elles seules tout ce qui constitue l’univers de Conan. Qu’il soit en train de voler les riches, d'exterminer ses ennemis, de chasser les bêtes féroces, de s’encanailler avec des femmes envoûtantes, de lutter contre la sorcellerie ou de s’adonner à la vengeance, le célèbre Barbare crève l’écran par sa fureur sauvage et son instinct bestial. On pourra être un peu frustré parfois de la longueur minimaliste de chaque récit. L’anthologie a également cela de frustrant quelle coupe sans vergogne le récit et enlève la fin, plus violemment encore que l’épée de Conan qui tranche la chair et ôte la vie ! Malgré tout, l’ouvrage rend parfaitement hommage au travail mythique de Robert E. Howard. Conan ne pourra que vous fasciner si vous n’avez jamais encore croisé son regard froid de métal. Les auteurs ont bien compris qu’il fallait des dessinateurs de haut vol pour retranscrire cet hypnotisme que provoquent les terres d’Hyperborée. La couverture d’Andrew Robinson est sublime. Que ce soient les planches immenses dignes des grands peintres de Roberto de La Torre, l’ultra réalisme de Jesus Saiz ou le trait ciselé à la serpe de Steve Mc Niven, tout est d’une beauté sauvage sans nom. Rien que pour l’histoire sans parole d’Esad Ribic, le bouquin vaut le détour tant ses peintures sont magistrales, s’imposant en plus le défi de peindre une atmosphère lumineuse. Conan restera toujours le King !