L'histoire :
La carrure de Wilson Fisk impressionne autant qu'elle effraie. Depuis son adolescence, le jeune homme a un plan en tête : diriger l'Empire du crime. Pour cela, il réunit autour de lui plusieurs hommes de main comme Rocko, un type charmeur et véritable aimant à femmes. Lors d'un règlement de comptes, il intègre au sein de son équipe Leonard, le membre d'un gang que lui et sa bande viennent de neutraliser. Grâce à lui, il obtient de nouvelles informations sur le fonctionnement des caïds en place. Pour atteindre son but, Wilson sait une chose, il va devoir tuer les hommes en place. Lors d'une fusillade, il va même croiser un type en costume capable de voltiger dans les airs grâce à des fils sortant de ses poignets. Grand manipulateur, Wilson Fisk obtient un rendez-vous avec un gang ennemi : les Blades. Leur chef n'a guère envie de voir Fisk dans son quartier général et lui fait savoir. Wilson fait l'innocent et dit avoir déjà vu la compagne de son vis-à-vis au bras de Rocko. Le chef des Blades est en colère et réclame vengeance. Wilson lui propose un duel avec son subordonné, un expert du couteau...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Wilson Fisk alias le Caïd fait à l'origine partie de la ribambelle d'ennemis du Spider-Man. Devenu encore plus populaire lorsqu'il fit plusieurs apparitions dans d'autres titres de la Maison aux idées, Daredevil en tête, le Roi de la pègre new yorkaise cultive des origines pour le moins obscures. Si l'on connaît son contexte familial compliqué, on en sait assez peu sur son ascension sociale. Le vétéran Bruce Jones se charge alors de nous divulguer tout cela en 2003 dans une saga en 7 épisodes. On y voit Wilson Fisk à l'œuvre capable d'actes violents mais surtout d'une qualité de stratège digne des meilleurs. Utilisant certaines personnes, en manipulant d'autres, celui qui passe aux yeux de ses adversaires pour une grosse brute écervelée est là où on ne l'attend pas, son objectif dans sa ligne de mire. Si la trame générale est intéressante, la narration proposée par Bruce Jones souffre malheureusement d'un manque global de fluidité. Les enchainements des scènes se font parfois de manière abrupte, desservant ainsi les intentions de l'auteur et la construction progressive qu'il pensait donner au personnage. Les séquences avec Spider-Man sont totalement inutiles et n'apportent rien. Les dessins de Sean Phillips sont par contre assez étonnants. Le style du britannique souffre parfois de proportions changeantes mais l'on s'y fait très bien. Loin d'avoir atteint son sommet artistique (il le trouvera quelques années plus tard), Sean Phillips sert bien une histoire qui aurait pu être grandiose si Bruce Jones avait su fluidifier l'ensemble. Pas mauvais mais pas génial.