L'histoire :
Frank Drake vient d’hériter d’une belle somme d’argent à la mort de son père et du château transylvanien de son ancêtre le comte Dracula. Accompagné de son amie Jeanie et de son copain Clifton Graves, ex de cette dernière, ce trio a décidé d’aller procéder à un repérage dans cet endroit semble t-il oublié, dans le but de le transformer en musée. Bien que refroidis un tant soit peu par la crainte des habitants du village voisin, ils accèdent à la propriété et commencent la visite. Surpris par un plancher pourri, Clifton est englouti dans une cave et tombe nez à nez avec une tombe. L’ouvrant, il réalise qu’il s’agit de celle de l’ancêtre, duquel il décoche le pieu fiché dans le squelette, ce qui a pour effet de réveiller le vampire, endormi depuis des années. Clifton deviendra le serviteur de Dracula, tandis que l’ensemble des protagonistes vont se déplacer sur Londres, ramenant avec eux la malédiction ancestrale. Dans les ruelles et les landes de l’île d’Albion, la peste vampirique se répand, tandis que Rachel Van Helsing, petite fille du fameux pourfendeur de vampires, aidée par le géant indien Taj et Frank Drake s’entourent d’autres acolytes afin de stopper le projet morbide du seigneur de la nuit. Les rejoindront Quincy Harker, le scientifique paraplégique spécialiste de la traque de vampires, ainsi que Blade, le chasseur black indépendant. Les allez-retours entre l’Angleterre et la Transylvanie alterneront, et Jack, le Loup Garou, entrera aussi en scène, avec son amie, tout comme d’autres protagonistes secondaires. Le vampire mourra, et renaitra encore… par la bêtise et la cupidité des hommes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il était devenu difficile de pouvoir lire ces aventures, indisponibles, depuis leurs parutions originales dans des petits formats pockets français en noir et blanc, entre 1974 et 1983. La bonne tenue de ce premier volume Omnibus de 786 pages, regroupant les 31 premiers épisodes américains (sur 70), plus Werewolf by Night #15 (1972), , Giant Size Chillers #1 (1974) et Giant Size Dracula #2 à 4 (1974), donne l’occasion de se régaler de pages grand format en couleurs, avec les couvertures originales, plus divers bonus. Marv Wolfman et Gene Colan, artistes principaux de cette aventure, font partie de ces duos qui ont marqué l’industrie des années 70. Leur style de narration, encré dans leur époque, a gardé tout son charme et s’adapte encore davantage à cette figure mythique du vampire transylvanien. Il est important de signaler en effet que si le scénariste a choisi de situer son action dans les années 70, il a gardé un caractère très nuisible à celle-ci. Le comte Dracula est tenace, assoiffé, à la fois de sang et de vengeance, à l’encontre de ses ennemis, tout aussi déterminés d’ailleurs à détruire cette engeance diabolique. La modernité avec laquelle il dépeint ses héros, jeunes et engagés dans une lutte pour l’extinction du mal, apporte de son côté la touche adulte et politique à ce comics, dans un contexte, où les Etats-Unis rappelons-le, étaient à l’époque engagés dans une guerre avec le nord Vietnam particulièrement sanguinaire. Que dire de Blade, le chasseur de vampire black, faisant son apparition tonitruante dans le numéro 10, et qui, c’est évident, est en phase aussi avec l’époque. Quant au dessin de Gene Colan, bien que la colorisation un peu flashy ne lui rende pas vraiment justice, le dynamisme, l’inventivité des cadrages et son traitement des personnages apportent effectivement le punch et la classe que l’on reconnait à la série. 46 ans après, la magie opère toujours. Aussi, ne résistons pas à l'épouvante de Tomb of Dracula !