L'histoire :
Comme d’habitude, J. Jonah Jameson déverse toute sa haine à la télévision. Pour une fois, il critique durement la sécurité et les vilains qui sèment la terreur mais il revient très vite à son sujet favori : Spider-Man. Il estime qu’il est responsable de ce chaos ambiant. Spider-Man en a assez vu car il a déjà entendu mille fois les mêmes âneries. Heureusement, il a des nouvelles de MJ qui l’appelle et lui signale qu’un autre Spider-Man sème le désordre dans une banque du Quartier des Affaires. Comme à son habitude, Spider-Man s’y rend à toute vitesse en se balançant contre les parois des immeubles. Il tombe rapidement sur le vilain en question : une pauvre imitation de ses pouvoirs qui se fait appeler la Tarentule. Spider-Man met un peu d’humour mais la Tarentule se prend très au sérieux et pense qu’il va battre facilement le justicier. En quelques bonds et acrobaties, les deux adversaires engagent un véritable bras de fer. Mais Spidey le bat facilement avec une de ses bombes toiles qui surprend son adversaire. Cependant, Spider-Man va être à son tour surpris : un autre personnage qui ressemble encore plus à son apparence se présente à ce moment là. Il dit venir de la Terre 616 et être un autre Spider-Man issu d’une autre réalité. Décidément, les fans du tisseur sont tombés sur la tête !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour clore la collection Multiverse, quoi de mieux que le Spider-Verse ? En effet, ce projet fou d’intégrer une cinquantaine de Spideys différents issus de chaque planète dans une seule histoire est la forme ultime du Multivers. Ce dernier récit, daté de 2018, remet au goût du jour les terribles Héritiers, les super-vilains qui se nourrissent de la force vive des différents hommes/femmes araignée. Malheureusement, cet opus est bien inférieur à l’œuvre de J. Michael Straczynski. Comme les vampires terrifiants de l’histoire, on mange du Spidey jusqu’à saturation. Il faut reconnaître que l’exercice d’intégrer sans arrêt de nouveaux super-héros est loin d’être évident mais on a du mal à avaler un Spider-Man au corps d’extra-terrestre ou encore au physique de cow-boy ou pire : à l’apparence de mecha issu d’un manga ! Cette avalanche de personnages nuit à l’histoire qui se résume finalement à peau de chagrin. Les Héritiers n’ont guère d’importance face au raz-de-marée des variantes de Spider-Man. Pire : le Multivers, ça vaut aussi pour la ligne éditoriale puisque cet opus revient sans arrêt sur des intrigues d’autres séries dérivées, tissant une toile complexe où l’on se sent totalement perdu. Malgré tout, on goûtera avec joie la façon de décrire en profondeur le Spider-Man Superior de la Terre 616 qui a fusionné avec… Octopus ! Le visuel est aussi un point fort et on sent l’importance du jeu vidéo à travers le dessin futuriste de Clayton Crain. Mais la palme revient au graphisme de Jorge Molina dont l’élégance rappelle un certain Olivier Coipel, le dessinateur du tout premier récit sur les Héritiers...