L'histoire :
À l'intérieur de l'héliporteur, le S.H.I.E.L.D. attend avec impatience que leur super-ordinateur, l'Autofac, décrypte les informations rapportées par Nick Fury et les autres agents. Celles-ci devraient permettre de découvrir la véritable identité du mystérieux Suprême Hydra. Alors qu'ils sont parvenus à sauver Laura Brown, la fille de l'ancien leader de l'organisation terroriste, l'agent John Bronson et Nick Fury pensent qu'elle représente une cible potentielle. Le colonel se rend chez Boothroyd afin d'y récupérer les derniers gadgets créés par le S.H.I.E.L.D.. Au même instant, l'agent Bronson émet un appel à destination de l'Hydra. C'est lui le Suprême Hydra et il exige que Dreadnought soit envoyé sur l'héliporteur. Un robot perce la coque quelques instants plus tard et s'en prend à Fury. Ce dernier utilise les objets qui lui ont été donné mais aucun ne fonctionne sur un tel adversaire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le parcours du personnage Nick Fury a de quoi en surprendre plus d'un. Alors que la série Sgt. Fury and the Howling Commandos dont il était le héros, tenait plus de réponse déguisée au Sergent Rock de DC Comics, Stan Lee eut l'excellente idée de faire de son soldat bourru un espion dans Nick Fury, Agent du S.H.I.E.L.D.. Après plusieurs épisodes illustrés par Jack Kirby ou John Severin, ce fut au tour de Jim Steranko de mettre en scène le borgne le plus célèbre du Marvelverse. Alors qu'il dessine au départ suivant les esquisses de Jack Kirby, l'artiste sollicite très vite Stan Lee pour lui demander de se charger du relooking de Nick Fury et, pourquoi pas, de narrer ses aventures. Cette seconde intégrale réunit l'intégralité de ces épisodes cultes parus entre 1967 et 1968. Si les textes sont de Roy Thomas sur le premier chapitre, les suivants sont l'oeuvre de l'unique Steranko. La série va dès lors être un vrai terrain d'expérimentation pour l'artiste, tout d'abord visuellement puisque son trait s'affirme au fil des pages. N'hésitant pas à mêler des inspirations provenant de l'art moderne ou des styles différents à son travail, Steranko révolutionne à sa manière les comics de super-héros. L'impact de ses épisodes est tel qu'on le verra transparaître au sein d'artistes plus récents comme J.H. Williams III notamment. Si les doubles-pages étaient courantes à l'époque, le dessinateur s'est fendu de quadruple-pages ! La présence de plusieurs épisodes entièrement muets d'une quelconque phylactère est aussi très impressionnant tant la capacité de Steranko à narrer sans texte est parfaite. Le travail graphique n'omet pas les qualités narratives de cette série. Si le récit en lui-même peut sembler avoir un peu vieilli, son atmosphère rétro fonctionne merveilleusement bien. Mêlant espionnage, super-héros et science-fiction, la série varie les approches pour mieux nous passionner. Et puis chose peu courant à l'époque, les épisodes se suivent et mettent en place une histoire au long cours. Si la carrière de Jim Steranko connut d'autres grands moments par la suite (il fut même responsable des concepts arts d'Indiana Jones et les Aventuriers de l'Arche perdue), il ne fait aucun doute que cette intégrale de Nick Fury, agent du S.H.I.E.L.D. figure parmi ses pièces maîtresses. Pour le genre super-héroïque, il y figure largement.