L'histoire :
Il y a trois mois, devant un aréopage de journalistes, Boogie Girl annonçait d'un air déconfit la fin des FG3. Un groupe de super-héros, un super-groupe, un mythe dont la popularité asseyait un business énorme... Wazz est celui qui est à l'initiative du split. Et trois mois après, le voilà qui lave le linge sale en exclusivité pour une télé : primo, il n'a pas voulu quitter le groupe mais en a été viré. Il en savait trop et s'il balance aujourd'hui, c'est qu'il ne touche pas l'argent prévu dans son contrat. Une sale manière d'affirmer que FG3 est un business tenu par des ripoux... Au même moment, Benmarley, un de ses ex-collègues, explose littéralement dans son appartement du building ultra-sécurisé des FG3. Encore un homicide délicat, encore une enquête pour Walker et Pilgrim, qui tombent très vite sur un os...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Brian Michael Bendis est un auteur assez subversif. Une de ses plus grandes fiertés est d'être le premier à avoir réussi à glisser un "Fuck ! " dans une production Marvel ! Mais au delà de l'anecdote, il a surtout l'ambition de dépasser le simple divertissement dans les histoires qu'il écrit. Dans ce 4ème album de Powers, il continue à désacraliser le mythe des super-héros en les ramenant au statut de simples "boys band" ! Bien sûr, tout cela s'appuie sur une enquête, avec ce qui fait la patte de la série : un polar qui met en scènes des encapés. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il en dresse un portrait des moins flatteurs. Des vendus, des lâches et finalement des faibles. N'en jetez plus, la coupe est pleine. Mais pour cet arc récompensé par deux Eisner Awards, le ton est cette fois-ci plus violent. Certaines scènes n'ont d'ailleurs pas grand chose à envier à une autre série qui écorne les super-slips, à savoir The Boys... Michael Avon Oeming met ainsi son graphisme épuré au diapason de l'histoire : les fonds sont très souvent obscurs, il joue à plein avec les effets d'ombres et de lumière et la mise en page est devenue plus classique, pour accentuer l'atmosphère plombée du récit. Bref, une nouvelle très bonne livrée pour cette très bonne série...