L'histoire :
Jon Moore n'est pas un espion comme les autres. D'une part, sa mémoire lui joue des tours depuis une opération chirurgicale. D'autre part, il se sort de n'importe quelle situation périlleuse avec une chance qui ne peut être naturelle. Alors qu'il était censé vendre des informations à ses commanditaires, il s'échappe en évitant une balle et en réussissant tout ce qu'il tente. Il est en réalité guidé par une entité invisible qu'il est le seul à voir. Jake Ellis, c'est son nom, est également victime d'amnésie. Sa condition spectrale lui permet d'assister au mieux Jon et d'éviter ainsi tous les ennuis dans lesquels il pourrait tomber. Or cela n'a pas que des avantages. Par exemple, lorsque Jon souhaite avoir un peu d'intimité, Jake n'est jamais très loin, se contentant d'être un observateur silencieux. Cela fait maintenant plusieurs mois que Jon est recherché par toutes les polices du monde. Alors qu'il prend un train à Strasbourg en direction du Luxembourg, il est coffré par Interpol. L'air de rien, Jon attend le signal de Jake pour agir. Leur quête de vérité ne peut s'arrêter dans un commissariat...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis sa publication aux USA en 2011, Who is Jake Ellis ? (nom orignal de la série) a attiré la curiosité et les louanges. Le pitch est simple : on y suit les aventures de Jon Moore, un espion qui a perdu la mémoire et qui cherche à se remémorer son passé. Jusqu'ici, cela rappelle le film La mémoire dans la peau (The Bourne identity), mais le récit prend plus d'ampleur lorsqu'on sait que le héros est le seul à voir un homme nommé Jake Ellis. Ce dernier lui indique les pièges ou les choix à faire. Folie ou expérience ratée ? Comment Jon peut-il voir Jake ? Et surtout doit-il lui faire aveuglément confiance ? L'album s'ouvre sur une scène excellente, tant elle est didactique et permet d'appréhender le héros et sa nature. Nathan Edmonson, le scénariste, enchaîne ensuite les rebondissements avec une précision chirurgicale. Le plaisir de lecture est immédiat et l'on ne relâche l'album qu'une fois les dernières pages tournées. L'association entre les deux personnalités fonctionne à merveille et les dialogues participent à la réussite globale de cette mise en bouche. Qui est Jake Ellis ? bénéficie en outre des qualités d'illustrateur de Tonci Zonjic. Le dessinateur croate, que l'on avait découvert sur Iron Fist, dispose d'un trait somptueux, situé à mi-chemin entre Darwyn Cooke et Francesco Francavilla, voire assez proche du style de Shawn Martinbrough. La conclusion de l'album nous donne clairement envie de lire la suite. Il faudra s'armer de patience, elle est en cours de parution chez l'Oncle Sam. Au final, voici un polar à mettre dans toutes les bonnes bibliothèques de comics...