L'histoire :
Carl boit son café et rumine sa colère. Il aura toujours de la haine envers lui. Au point qu’il a presque des araignées dans les yeux. Spider-Man ! Ce mec n’a aucune classe et c’est un véritable bouffon. Il ne pense qu’à se donner en spectacle et à s’amuser comme un gosse. Lui, Carl, aurait dû prendre le costume, avoir ce pouvoir et sauver la Terre. Il avait l’étoffe d’un héros et la force d’un grand sportif. Alors, pourquoi on a confié cette chance à un mioche ? Il est en train de donner une trempe à Rhino mais franchement, avec de tels pouvoirs, où est l’exploit ? Ce rustre d’animal n’est pas capable d’atteindre un éléphant à 50 mètres tellement il est bête… alors un mec aux pouvoirs surhumains, il n’a aucune chance. Mais ce Spider-Man de malheur ne se contente pas de l’arrêter. Il préfère au contraire jouer avec sa proie et prendre le temps pour que tout le monde le voit et l’admire, pour que les photographes le prennent en photo. Ce super-héros est un imposteur et il ne mérite que le mépris. Mais Carl cette fois ne le laissera pas faire. Il va réagir et montrer au monde qui il est vraiment !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Qui ne connaît pas Garth Ennis, le fameux scénariste turbulent et auteur de Preacher et The Boys entre autres ? On connaît bien également son passage coup de poing chez Marvel avec un long run sur le Punisher. Mais saviez-vous qu’il avait écrit deux petits récits sur Spider-Man et Hulk ? Panini réédite ces deux titres en un, même s’ils n’ont pas de lien, à part le scénariste vedette. L’histoire la plus longue, celle de Spider-Man, est aussi la plus classique. Ennis, peut-être trop respectueux du personnage phare de la Maison des Idées, fait dans le sobre et soyons honnête, ce n’est pas ce que l’on préfère de lui. Malgré tout, le récit est intéressant et joue avec une petite touche d’horreur plutôt efficace. Il faut un peu de temps pour se faire aux dessins en apparence simpliste de John Mc Crea et les couleurs criardes mais quand on regarde plus attentivement, on réalise que l’artiste est sacrément doué. Quel bonheur par contre de retrouver les couvertures de Glenn Fabry sur- et c’est assez rare pour le souligner- du super-héros ! La deuxième histoire sur Hulk montre beaucoup plus le talent du scénariste, notamment car elle traite de l’un de ses sujets phares : la guerre. Le colosse de Jade sert juste de prétexte pour décrire le destin d’un officier qui se cherche. La voix off est magistrale et la plongée dans la psychologie des militaires saisissante. Pas d’esbroufe ici, à part les habituelles colères de Hulk, mais un superbe récit de guerre déguisé. Les dessins sont par contre moins intéressants avec un style comics un peu trop classiques. Une belle idée de faire découvrir d’autres saynètes de l’homme aux mille récits…
