L'histoire :
Une plateforme de plongée en pleine mer. Des scaphandriers sont dépêchés au fond, à bord d'une épave afin de récupérer un trésor dans un coffre-fort, mais celui-ci a déjà été vidé de son contenu. Ils sont alors attaqués par une créature humaine nageant sans bouteille ni autre équipement. Qui est-il ? Il va tuer les deux hommes et ramener leurs cadavres à son souverain : le grand Neptune, roi de la cité d'Atlantis. Dans L'Homme sans peur, Namor, Prince d'Atlantis, devenu roi depuis ce précédent et ancien épisode, est prié par son guerrier suprême : Krang, de se rendre à la surface afin de solliciter les humains au sujet du royaume perdu du peuple atlante. Ne trouvant qu'incompréhension, il va être combattu avec justesse par Daredevil, alias Matt Murdock, que le prince avait contacté comme avocat pour plaider sa cause indéfendable. Ce duel prendra fin par l'annonce de la prise de son trône par Krang. Dans Le début de la quête, Namor va partir à la recherche du trident du défunt roi Neptune, afin de pouvoir retrouver sa légitimité. Il devra affronter diverses créatures et énigmes, et ses plans seront contrecarrés par Krang, qui en profitera pour s'accaparer celle qui l'aime : la belle Dorma.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Namor (Sub-Mariner), est un des tous premiers personnages créés par Marvel, au temps où cette maison n'était que la petite Timely comics dans les années trente. Il apparut dans la revue Marvel comics en octobre 1939, revue qui deviendra Marvel Mystery comics au numéro 2, et avant que tout cela ne ramifie de manière bourgeonnante. C'est Bill Everett qui crée ce personnage né d'une Atlante et de l'explorateur Léonard Mc Kenzie. Sa cité Atlantis ayant été, avant sa naissance, (dans les années 20 donc) attaquée par les humains, il a été élevé dans la haine de ces derniers. A moitié homme, et étant l'un des rares à avoir déjà fréquenté la surface, il essaie cependant de comprendre quelque peu ce monde violent, et de maîtriser autant que cela est possible la force herculéenne dont il est doté. Le premier épisode original, assez surprenant, en ce qu'il nous montre le crime de sang froid de deux scaphandriers par cet homme poisson inconnu permet de ce point de vue de vérifier le propre potentiel sauvage de cet (anti) héros. On passe ensuite à avril 1965 et le fameux épisode le mettant aux prises de Daredevil, (dans la revue homonyme de ce dernier) - épisode culte s'il en est, puisque dessiné par le génial Wally Wood et le premier à montrer le costume rouge du justicier aveugle. Puis on enchaine avec la revue Tales to astonish, partagée avec Hulk, qui, dans la continuité, en août 1965, propose l'arc de la quête de Namor, trahi par le fourbe Krang. Celle-ci s'étirera sur 17 numéros, qui seront mis en images alternativement par Adam Austin (6 épisodes), Gene Colan (7 épisodes), Jack Kirby (2 épisodes) puis Jerry Grandenetti et à nouveau Adam Austin pour les deux derniers. Si l'histoire en elle-même, assez convenue, de trahison, d'amour « perdu » et de vengeance au nom de la justice ne permettra pas à elle-seule de vanter les mérites de Stan Lee, on appréciera toutefois ces épisodes grâce aux dessins et encrages efficaces de Gene Colan, Vince Coletta, Dick Ayers, voir Jack Kirby sur un épisode et demi, (Colan ayant attrapé la grippe), propulsant vraiment le prince des mers dans l'univers Marvel familier des premiers lecteurs français élevés entre autre aux pockets Aventures fiction dès 1971. Car malheureusement, on ne pourra en dire autant du dessin d'Adam Austin, tout nouveau à l'époque chez Marvel, et dont le trait fin en hachures ne rend pas vraiment toute la puissance de ses aînés au héros d'Atlantis. Un détail permettant de confirmer, une fois n'est pas coutume, qu'en matière de comics de super-héros, l'aspect graphique assurant le dynamisme fait pour au moins 75% de l'efficacité d'une histoire. « Imperius Rex », certes, mais avec les plus grands ! Une intégrale permettant quoi qu'il en soit de redonner ses lettres de noblesse à l'un des plus intéressants des deux princes aquatiques du genre comics, puisque l'autre, le blond Aquaman, est publié par la maison concurrente.
