L'histoire :
Cet album contient les épisodes #52 à 55 de The Boys :
P'tit Huguie en a bavé avec la bande de casseurs de super-slips. Exit les P'tits Gars, bye-bye Butcher, pour un temps indéfini... A force de coups tordus, de missions qui finissent par l'éradication des cibles, il a eu besoin de faire un break. En plus, il n'a toujours pas digéré la fin de son histoire d'amour avec Stella, une super des Sept, le groupe de super-héros avec lequel le clash va être inévitable... Il décide de se ressourcer dans son Écosse natale. Là-bas, il éprouve plus que jamais le besoin de trouver des réponses : que faire face à Vought America, le consortium qui gère les super-héros et qui marche vers la Maison Blanche ? Quelles sont les origines des super-héros et surtout, celles des Boys ? Des réponses qu'il s'en va quérir sur la Côte de barbarie, auprès du Colonel Greg Mallory, l'officier qui pourrait bien être à la source de la création des Boys...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Garth Ennis se fait une fois encore doublement plaisir dans cet album des Boys : il continue à déchirer l'image des super-héros et d'autre part, respecte complètement leur genèse en nous ramenant durant la Seconde Guerre Mondiale. Avec un récit en forme de dialogues entre P'tit Huguie et le vieux Colonel Mallory, on se paye un flashback sur le front allemand, avec la première génération de gugusses costumés. Heu... y'a un type, là, du moins ce qu'il en reste, sous les chenilles du Panzer. Il ressemble comme deux gouttes d'eau à Captain America... Et à la guerre, comme à la guerre, il va y avoir tripes et boyaux à l'air. Garth Ennis signe donc un clin d’œil à sa propre carrière avec ce flashback, lui qui excelle dans le récit de guerre (War Stories, War is Hell). Par la même occasion, il resitue de façon toujours aussi décalée et brutale, l'époque où les super-héros étaient des icônes servant la propagande de presse américaine. Et puis on suit, à travers le discours de Mallory, le parcours d'un barbouze américain. La création de la C.I.A., la guerre froide, le contre-espionnage, la Corée... On remonte le fil du temps et on en apprend plus sur les manipulations, les expériences en labo, les enjeux politiques et économiques, dans une narration sans faille. C'est le moment où les Supers vont devenir un enjeu politique... Malheureusement, il y a une constante désolante : les dessins de John McCrea et de Keith Burns ont de quoi décourager l'amateur d'esthétique. Et c'est bien dommage parce que cette mini-série consacrée au "nervous breakdown" du P'tit Huguie est vraiment bien écrite...