L'histoire :
Salut, je m'appelle Po. Je suis une petite fille. Mon papa, il est pilote de vieux coucous. Lui et mon oncle Bruce, ils aiment les vieux coucous. Moi aussi j'aime bien les vieux coucous. Sauf que là on est tombés et qu'on a plongé sous l'eau. Moi j'ai pu décrocher ma ceinture rouge mais mon papa, il est sous l'eau. Il respire encore alors je suis allé chercher quelqu'un qui est dans l'avion qui vient de tomber, mais lui c'est par terre. Il y un monsieur avec tout plein de poils aux bras qui est dans le cockpit. Je vais lui demander de venir voir l'oncle Bruce qui sert à rien. Enfin, il sert à rien quand il est tout vert et gros comme ça. Parce que quand il se met en colère, il tape sur tout ce qui bouge. Enfin pas moi, parce que c'est mon tonton... Salut, je m'appelle Po...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sam Kieth fait partie de ces dessinateurs qu'on reconnaît au 1er coup d’œil. Son trait précis, sa capacité à animer les personnages d'expressions exacerbées, à la limite de la caricature, ses gros plans caractéristiques, le dynamisme de ses compositions, ses cadrages et ses grands angles sont quelques éléments de son style unique. A notre goût, ses créations sont trop rares et ce Wolverine Hulk ne fait que renforcer ce point de vue. Ce n'est certainement pas Neil Gaiman qui dirait le contraire, lui qui lui confia le dessin des premiers chapitres du fameux Sandman. Et si on vient ici invoquer l'auteur britannique, c'est que Sam Keith signe aussi le scénario de cette rencontre entre deux des personnages les plus connus de Marvel. Les fans du glouton canadien et du Colosse de Jade savent par ailleurs que depuis leur première rencontre, cela a toujours été chaud entre les deux ! Mais Sam Kieth n'est pas du genre à proposer du réchauffé. Avec ce one-shot, il démontre qu'il a tout compris du recours à l'onirisme, tel que maître Gaiman le pratique. En faisant de cette petite fille perdue le personnage central de la rencontre à haut risque entre le géant vert et le trancheur en chef, il entraîne le lecteur dans une énigme simple mais originale, teintée d'humour, de poésie et d'émotions. Résolument éloignée du mainstream classique, cette histoire de grand dadais qui peuvent finalement bien peu de choses pour une gentille gamine doit être considérée comme un récit d'auteur. Sam Kieth est un grand parmi les grands. Scénariste, dessinateur et même peintre pour cet album, il bénéficie aussi de la très belle colorisation de Richard Isanove. Un excellent album, qu'on ne peut que vous inciter à lire !