L'histoire :
Patient X, séance 9. Troubles délirants. Schizophrénie paranoïde. Complexe d’Œdipe. Danger pour lui-même ? Danger pour les autres ? Augmenter la posologie. Voici ce qu’on peut lire sur la fiche d’un soignant qui mène un entretien avec Logan, via un émetteur-récepteur placé en hauteur dans la chambre capitonnée où il est enfermé, assis dans un coin et prisonnier d’une camisole de force. Extraits du dialogue qui s’en suit : « Que vous évoque votre enfance ? » - « Je me souviens d’une grande maison, de ma santé fragile… Et de la mort de mon père…Je crois que c’est moi qui l’ai tué. »-« Avez-vous d’autres souvenirs ? » - « J’ai été élevé par des loups. Non, des blaireaux, ou peut-être des fouines. J’ai fait la guerre civile espagnole. J’ai été samouraï au Japon. Je suis tombé amoureux d’une princesse indienne. On vivait dans une cabane, mais elle est morte. Puis elle est ressuscitée et morte à nouveau. J’ai des amis qui volent et se téléportent. Je suis allé sur la lune. J’ai vu le futur. » - « OK, arrêtez là. Pensez-vous que ce que vous dites a du sens ? » - « Non, je suppose que cela semble assez… » - « Assez quoi ? Allez, dites-le ! » - « Fou. Je parle comme un fou. »
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La ligne éditoriale des mensuels n’est pas toujours facile à suivre, mais l’avantage avec cet épisode est que le plus charismatique des Mutos semble avoir subi un reset total. Les compteurs sont remis à zéro et tout l’intérêt réside dans le fait que le lecteur ignore ce qui a conduit le héros à se retrouver dans un asile. Pour le reste, le contexte à huis clos, la confusion mentale entretenue par des méthodes qui sont l’apanage de bourreaux plutôt que de soignants, le portrait d’un Docteur sadique complètement azimuté, contribuent à tisser une ambiance qui va de l’étrange à l’effrayant. Aaron a le goût des contextes violents et socialement décalés (Scalped). Mais là, il s’amuse à jouer avec tous les poncifs de la psychiatrie… Et ça fonctionne ! Il y a une forme d’intensité et de climat malsain qui colle parfaitement avec l’affaiblissement de Wolverine, rendu doux comme un agneau et inoffensif, voire timoré et craintif ! De quoi ravir les fans, qui attendront avec impatience la dernière page du numéro pour voir la bête se réveiller… Notons que l’expérience de Paquette (Tom Strong, X-Men, Punisher, Gen 13, Batman) lui permet d’associer un dessin parfait pour ce contexte angoissant…