L'histoire :
Cuphead et Mugman sont deux personnages anthropomorphiques à tête de tasse de thé et de mug, évoluant avec d'autres personnages aussi rocambolesques et improbables dans un univers cartoony façon dessin animé des années trente : l'île aquarelle. Plutôt polissons, ces deux cabotins vont être de tous les coups, réussissant à relever des défis, comme dans les épisodes « Cimetière en fête », où ils vont se joindre à un orchestre fantôme ; apprendre les joies et déboires du ski dans « Atrocités alpines », lutter contre un savant fou et son robot dans « Rencard au rancart », se retrouver au sein même d'une pellicule de film vintage dans « La guerre des toiles », se mettre au service d'une sirène pas si cool que ça dans « Panique en musique » ...laissant parfois la vedette à d'autres personnages, telle Babette Descène, dans « Vil Vaudeville ».
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cuphead est au départ en 2017, un jeu vidéo créé par les frères Chad et Jared Modenhauer, nommant de fait les studios de leurs initiales : MDHR. Le style du jeu s'inspire très fortement de la technique d'animation dite « Rubber Hose » de l'âge d'or de l'animation américaine, et notamment des œuvres de réalisateurs des années 1930 comme les studios de Max Fleischer et de Walt Disney Animation Studios. Développé sur quasiment toutes les plateformes de jeu, et le succès aidant, c'est en toute logique que la commercialisation d'un Comics est engagée, aboutissant en juillet 2020 à un premier Graphic Novel, publié chez Darkhorse. Zack Keller s'occupe des scénarios, tandis que Shawn Dickinson, connu pour son iconographie Surf, rétro et cartoony, était la personne toute désignée pour dessiner cet univers. Si l'on pouvait imaginer ne trouver qu'un plaisir graphique et/ou nostalgique des dessins animés d'antan à la lecture de cet album sorti de nulle part, dont la couverture vaut cela dit déjà à elle seule son pesant d'or, on est surpris de l'inventivité des historiettes et du ton joyeux, indécent, provocateur, voire non-sensique, proposé par Zack Keller. Il y a du Pim Pam Poum et du Popeye dans ces bandes-là, du Buster Brown aussi sans aucun doute, et bien que l'on ait de même une pensée émue pour les français Pirus et Schlingo, toute la magie et la folie de ces fameux dessins animés des premiers jours du cinéma est bien là. On referme ce premier tome en se disant que « oui, l'intérieur vaut l'extérieur ». Rafraichissant.