L'histoire :
Tim est étudiant. Cet été, il travaille aux espaces verts. Son supérieur, richard, lui annonce qu'il va œuvrer en binôme avec Sal, un type obèse pas très sympathique et avec qui personne ne veut bosser. Avant de lui présenter, son chef le prévient qu'il ne faut pas brancher Sal sur un sujet, celui de son père. Or, dès que Tim le voit, Sal évoque son paternel au détour d'une phrase lambda. Le nouvel arrivant pose des questions très classiques, essayant de faire connaissance avec son partenaire... mais ce dernier n'est pas franchement amical ni passionnant. Tim voit bien que les autres employés ne veulent pas approcher Sal. Dans le lot, il y a certaines filles qui ont tapé dans l'œil de Tim. Celui-ci en croise d'ailleurs une alors qu'il est aux toilettes et essaie de sympathiser avec elle. Plus tard, Tim décide de demander à Richard s'il peut travailler près de l'étang, là où sont les filles...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Auréolé de compliments élogieux de la part d'un artiste émérite comme Chris Ware, Beverly est le premier album d'un jeune artiste nommé Nick Drnaso. Dans cet ouvrage, ce dernier dresse différents portraits de personnages pour le moins lambda. Des jeunes qui font un travail saisonnier, un couple qui fait un voyage célébrant leur anniversaire de rencontre, une adolescente qui sature de ses parents et un jeune garçon aux pensées perverses et morbides sont décryptés par un récit à la mécanique froide, méticuleuse et qui dénonce de nombreux travers de la société américaine ou occidentale. Consumérisme et culture en berne sont ainsi mis en avant par Nick Drnaso, dans un album qui cultive aussi bien l'inventivité que le malaise. Le regard porté par l'auteur sur ses héros n'est jamais complaisant ou gangrené de préjugés. Étonnante, la narration est d'une simplicité confondante, laissant les angoisses perceptibles et nous marquer bien plus profondément qu'escompté. Le trait fin de Drnaso est dans la lignée d'un Daniel Clowes ou d'un Chris Ware, en moins maîtrisé. Pour son premier récit, Nick Drnaso fait fort et marque clairement les esprits. Imparfait, certes, mais extrêmement convaincant. L'édition soignée de Presque Lune permet ainsi de profiter pleinement de ce premier roman graphique de très bonne facture.