L'histoire :
John a la quarantaine, deux filles nées d'un premier mariage et un fils issu de sa nouvelle union avec Chan. Son quotidien alterne entre les crottes des chats à ramasser, les appels inopinés de ses deux filles et les nombreuses tâches quotidiennes. Alors qu'il regarde les dessins animés avec son petit dernier, il tombe sur un spectacle qu'une collègue au bureau lui a donné. En le regardant, il aperçoit une chanteuse nommée Sherri Smalls et il a un coup de cœur pour elle. Ses paroles ne sont pas idiotes, malgré le fait que ce soient des chansons pour enfant. Et, surtout, elle est incroyablement sexy. Alors qu'au boulot il a de plus en plus de mal à tenir les délais au niveau de la maquette du magazine pour lequel il travaille, il pense de plus en plus à cette chanteuse. Surtout, lorsqu'il sort manger avec ses collègues, il remarque que plus aucune femme ne le regarde. John fait alors des recherches Internet sur Sherri, découvre son passé de chanteuse punk et aussi d'anciennes photos où il la trouve sublime. Jusqu'où cela va t-il le mener ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En marge des comics de super-héros, la bande dessinée nord-américaine a toujours eu le don de s'emparer de thématiques du quotidien et les présenter sous un jour étonnant. A la façon d'un Joe Matt, sans le côté graveleux, Joe Ollmann nous parle de son quotidien et de sa libido. Celui d'un père quarantenaire qui s'est marié une seconde fois et sature quant à sa vie banale et bardée de tâches ingrates. En regardant un spectacle pour son dernier né, il remarque une chanteuse qui ne cessera de hanter ses pensées. L'histoire que nous propose Ollmann est celle de ce père de famille mais aussi, en alternance, celle de cette chanteuse qui a délaissé ses envies de toucher un public adulte pour celui de l'enfance. Par le biais de petites touches humoristiques et de réflexions sur certains passages existentiels, l'auteur offre aux lecteurs un regard aussi amusant que cruel, cernant ce que certains appellent la crise de la quarantaine. Cynique mais tendre, cet album se lit avec un véritable plaisir coupable. Si l'on notera quelques menus défauts, comme des dialogues parfois inutiles, ou certaines séquences dispensables, c'est avec un avis positif que l'on ressort de ces 180 pages. Les dessins d'Ollmann sont dans une veine caricaturale, simples mais corrects. En quarantaine est une jolie découverte, celle d'un auteur qui parvient à se mettre à nu de manière décalée.
