L'histoire :
Trevor est un jeune garçon vivant à Gristlewood Valley, une bourgade rurale entourée de champs à perte de vue. Il vit avec son père, autoritaire au possible, sa mère, totalement effacée dans son éducation, et son petit frère Will. En rentrant un soir un peu tard, Trevor est houspillé par son paternel qui, après le repas, lui ordonne d’aller nourrir son frère. Ce dernier est enfermé dans la grange, enchaîné, du fait qu’il soit difforme, très grand et attardé. La nourriture qui lui est servit n’est constituée que de déchets et d’immondices, au grand dam de Trevor qui lui raconte ses aventures journalières. Un soir, il le détache et va se promener avec lui. En rentrant, tandis qu’il rattache son petit frère, il entend son père passablement éméché. Son pistolet traînant à ses pieds, il délire en disant que lui et les autres habitants du village auraient du les tuer à la naissance. Trevor ramasse l’arme et part se coucher. Au petit matin, il voit son père prendre son fusil et se diriger vers la grange, et ce malgré l’intervention de sa mère frappée au visage. Trevor se précipite alors vers Will, afin d’empêcher ce qui va se produire… mais un coup de feu retentit quelques instants plus tard.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les fans des histoires horrifiques et très violentes de Steve Niles s’attendaient certes à un titre dans une veine similaire. La bonne surprise de Freaks of the Heartland est que malgré une ambiance sombre et oppressante, le scénariste nous propose plutôt un drame avec de légers relents fantastiques. L’histoire est assez stéréotypée à la base : dans une ville paumée des Etats-Unis, sans aucunes raisons particulières, plusieurs enfants sont nés malformés et tous nés la même semaine. Les habitants croient alors à une malédiction du malin, une punition divine ou bien alors n’importe quelle idiotie. En voulant protéger son frère, Trevor se retrouve finalement traqué par toute une ville qui veut en finir avec ce phénomène. Le récit est dur, âpre et parvient néanmoins à être touchant. Le traitement visuel de Greg Ruth (Conan le barbare) est impressionnant, mêlant des traits fins ou sommaires à des décors que l’on pourrait facilement prendre pour des aquarelles. Ses changements de ton au niveau des couleurs sont toujours bien choisis : les scènes de jour sont plutôt jaunes et arides (à l’instar des films Massacre à la tronçonneuse) tandis que les autres penchent dans les tons gris et bleus. Un mélange équilibré entre réalisme et fantastique. Ce titre se destine avant tout aux lecteurs les plus âgés qui apprécieront de découvrir un drame rural et violent…