L'histoire :
Le Pèlerin protège ceux qui sont encore dignes de l'être. Dans un monde où la grande Brûlure a forcé les survivants à chercher les zones où la subsistance d'un peu d'eau est hypothétique, il mène un petit groupe d'individus et de familles vers ce Jardin d'Eden rêvé de tous. S'il ne porte pas de croix sur son chemin, malheur à ceux qu'il croise s'ils ne sont pas dans la repentance. Il les expédiera ad Patres sans autre forme de procès. Arrivés en terre promise, tous constatent que le miracle existe : une ère verdoyante les attend. Mais aussi un choix cornélien : comment s'organiser pour que l'humanité survive ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un long manteau, une croix scarifiée sur le visage, un vrai-faux air de Clint Eastwood, un fusil en guise de bâton et une Bible comme seule lecture et voici sorti de l'imagination (fertile et souvent d'un goût douteux) de Garth Ennis et de Carlos Ezquerra celui qui n'est juste qu'un Pèlerin. Prenez également un monde en pleine apocalypse, causée par l'explosion d'un soleil voué à disparaître et dont le rayonnement massif a brûlé toute la superficie de la Terre et vous aurez le décor dans lequel évolue ce anti-héros qui n'a rien d'attachant. Derrière ces airs de parodie, ce récit en met réalité en scène un illuminé, un extrémiste qui n'a l'allure d'un sauveur que parce qu'il a été investi de ce rôle par de pauvres désespérés. Il les protège et les accompagne jusqu'aux failles, les anciens rifts des océans, susceptibles d'abriter les derniers espaces où il reste de l'eau... Une histoire qui ressemble étrangement à certains passages bibliques, avec une conclusion proche de l'Arche de Noé... Mais si l'effet de surprise jouait dans le tome précédent, ce n'est désormais plus le cas, et cette suite s'avère finalement poussive, même si elle offre un dénouement grotesque, à l'image du Pèlerin. Certes, les auteurs n'avaient pas d'autre prétention que d'offrir un pur divertissement et on devine facilement qu'ils se sont bien marrés pour cette occasion. Mais le procédé tire un peu trop en longueur, et il faut bien l'avouer la pauvreté relative du récit, qui finit par devenir caricature, y est pour beaucoup. Malgré tout, Just a Pilgrim fait partie de ces comics estampillés "Série Z", qu'on peut lire si on est fan du genre, ou plus simplement des auteurs...