L'histoire :
Le Dr Ashmar Ahmad est un brillant scientifique. Ce génie des bio-technologies a tout sacrifié pour ses recherches. Sa femme est aussi sa collaboratrice, et bien qu'il délaisse largement son rôle d'époux et de père, elle reste le témoin privilégié de ses recherches. Depuis des années, il travaille sur des polymères susceptibles de remplacer la peau. Mais ses travaux ont atteint une nouvelle dimension quand il a pu synthétiser l'esprit et les mécanismes cérébraux, en les transplantant dans une sorte d'enveloppe mécanisée, qu'il dénomme "Sarcophage". Son richissime mécène, le patron de Heller Industries, suit avec le plus vif intérêt les derniers développements du programme. Mais c'est un fou mégalomaniaque, prêt à tout pour doubler son employé. Il élabore alors un plan machiavélique, visant à supprimer le Professeur et à s'accaparer son invention. Mais son plan se déroule mal : juste avant de mourir, Ahmad arrive à transférer son âme dans le robot qu'il a mis au point... Son corps est mort, mais son esprit désormais prisonnier du Sarcophage atteint un degré de conscience et des capacités qui vont au delà de ce qui pouvait être imaginé.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
The Coffin a été publié en 2001 aux USA par le label indépendant Oni Press. Cette édition en regroupe les quatre chapitres. C'est un récit de Phil Ester, un auteur qui jusque là avait œuvré comme dessinateur, en se faisant une carrière plus qu'honorable (chez DC avec Swamp Thing ou Green Arrow, chez Marvel dans Spider-Man et Hulk). Mais il souhaite aussi pouvoir écrire des scénarios et le voici qui travaille sur une histoire originale. Le concept est simple : mettre en scène une invention qui permet à l'âme de survivre à l'enveloppe charnelle et dont la conséquence serait d'atteindre un degré de conscience que la relation au corps interdit... Un apprenti-sorcier et un mécène totalement amoral en guise de personnages principaux, une belle réflexion sur l'essence même de la vie et un voyage aux frontières de la mort seront les axes principaux de son histoire. On ne va pas en dévoiler plus, mais Phil Ester arrive à éviter le vulgaire pompage de Frankenstein pour construire un récit poignant et intrigant. Sous ces aspects d'anticipation, il délivre une fable dont la morale s'avère splendide, nous rappelant que la vie est amour, et que l'Homme s'en détourne souvent à cause des souffrances qu'il endure. Mike Huddleson, qui avait jusque là signé quelques travaux en free-lance pour DC, déroule un noir et blanc splendide. Le trait est souple et fluide, précis et sobre à la fois et le character design du Sarcophage est particulièrement réussi, nous rappelant également le robot de Metropolis, le film culte de Fritz Lang. N'hésitez plus une seule seconde !