L'histoire :
Kirk travaille dans une station service et comme il lui arrive de faire le service de nuit, il se distrait en lisant divers bouquins. Un soir, une cliente vient le voir et lui laisse une carte bancaire trouvée à côté des pompes à essence. Depuis que sa petite amie l'a quitté, il vit en colocation et les temps sont durs. Alors, comme il n'a jamais vu cette femme, il décide d'utiliser la carte pour faire quelques achats. Le lendemain, son patron l'interroge sur une carte perdue mais Kirk feint de ne pas savoir. Peu après, il remarque que la femme vue la veille n'est autre que la jeune épouse de son employeur. Celle-ci lui dit discrètement qu'en échange de quelques faveurs, elle accepte de rester bouche cousue. Kirk accepte et se retrouve donc à jardiner ou entretenir le jardin. Alors qu'il sympathise avec la femme de son patron, il découvre sous le parterre de fleurs un sac à main. Kirk le dissimule alors et l'emporte chez lui. En l'ouvrant, il trouve une pièce d'identité, celle d'une femme morte il y a neuf ans. En cherchant à remonter le fil de ce qui était un meurtre, Kirk ne sait pas où il met les pieds...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 2001, les deux auteurs de L'automne n'étaient pas devenus les références qu'ils sont aujourd'hui. Ed Brubaker est un scénariste surdoué qui a pondu la meilleure série de polar depuis Sin City et a été capable de rendre intéressantes les aventures de Captain America. Jason Lutes est l'illustrateur du génial Berlin. Tous les deux ont collaboré sur ce polar assez classique mais savamment mis en scène. On y suit le quotidien de Kirk, un pompiste qui, pris sur le fait par une cliente alors qu'il utilisait une carte de crédit perdue, lui rend service en s'occupant de son jardin. Un jour, il met la main sur un sac à main enterré dans le parterre de fleurs. Commence là une enquête bien ficelée où l'on sent clairement les influences de Brubaker pour les auteurs de genre. La narration progresse vite et l'on parcourt l'album sans jamais s'ennuyer. Mieux, on se sent obligé d'achever la lecture de celui-ci sous peine d'être hanté par la résolution de cette investigation. Certes, L'automne n'atteint pas les monuments que sont certains volets de Criminal mais le scénario est solide et s'appuie sur des dessins très agréables. Jason Lutes possède une ligne claire assez classique, dans la lignée de l'école franco-belge. Un album conseillé aux fans de Brubaker et de polar bien ficelé.