L'histoire :
Creeper est une insinuante créature. Une sorte de mort-vivant, peut-être VRP de Madame la Grande Faucheuse, nul ne sait. En tout cas, il a du en voir, des choses pas très recommandables, des histoires de jalousies, des petites vengeances mesquines qui répondent aux coups bas encaissés... Ou plus simplement des situations où l'imbécilité et la cupidité amènent la plupart du temps des notables et autres « gens biens » à devenir d'ignobles bourreaux ou de pauvres victimes. Des histoires qu'il se fait un plaisir de partager avec nous, même s'il n'y a pas que ses souvenirs qui sont déterrés : Un père de famille assassiné ressort de sa tombe pour se confectionner un gâteau spécial fête des pères à base de décapitation... Un couple d'amants noyés va à son tour plonger le commanditaire dans le grand bain... Un monstre cannibale oublié dans une caisse... Un businessman tyrannique envahi par des cafards qui auront sa peau... Un redneck confronté à une forme de végétation alien...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le présent Creepshow est l'adaptation du film sorti en 1982 (réalisé par Georges Andrew Romero), lui-même adapté des nouvelles de Stephen King (The Crate and Weeds). Et Soleil peut toujours mentionner « première édition », il s'agit en réalité d'une réédition de l'album qu'Albin Michel avait publié en 1983 et 1985. Quoiqu'il en soit, cinq nouvelles nous sont ici proposées, alliant humour noir et horreur grinçante et fantastique. A travers ces historiettes, c'est un bien bel hommage au genre des Contes de la Crypte qui est rendu. C'était aussi la volonté de King, dont la jeunesse a été bercée par les pulp d'EC Comics. Et ce n'est pas un hasard si Bernie Wrightson a été chargé du dessin, puisqu'il y a travaillé de longues années. Cet auteur majeur (co-créateur de la Créature des Marais, Swamp Thing) se distingue par l'élégance de son trait, à l'encrage très fin, au style et aux couleurs rétro. Une BD qui ravira les grands enfants toujours pas sages, que le frisson fait ricaner !