L'histoire :
Tarzan connaît déjà l'antique Opar et sa salle des trésors. Quitte à s'exposer à la terrible vengeance de ses gardiens, il a l'intention d'y revenir avec une cinquantaine de guerriers Waziri. La nuit tombée et le boma bâti (une sorte de barricade faite de branches encerclant le camp et le protégeant des lions), la faim conduit l'homme-singe à s'aventurer à l'extérieur. Rapidement, il tue une antilope. Mais l'odeur du sang attire Numa, le lion, qui est déjà sur la piste d'une proie moins vive : un vieux sorcier guérisseur. Lord Greystoke n'a pas le temps de contrer le premier assaut du Lion : le vieillard va mourir. Dans son dernier souffle, le sorcier avertit Tarzan : il a eu une vision où un autre Dieu va bientôt terrasser le roi de la Jungle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec cette réédition au format corrigé et entièrement recolorisée, c'est un bel hommage qui est rendu au personnage qu'Edgar Rice Burroughs a créé en 1912. Soleil a choisi de focaliser sur l'œuvre de Russ Manning, qui a adapté 10 des 26 romans originaux, en extrayant quatre sagas. Avec ce second tome, on est donc à mi-chemin de cette petite collection vintage. Les puristes y trouveront leur compte. D'abord, parce que l'intégralité des planches était jusque là inédite en France. Ensuite, parce que Tarzan a été une icône dont on a un peu oublié l'énorme dimension qu'il avait prise à l'époque, et qui l'a porté bien sûr jusqu'au cinéma. Enfin, parce qu'il a été dessiné par quelques « monstres » que les fans de comics vénèrent : citons entre autres Gil Kane, John Buscema ou Joe Kubert. Manning a largement contribué à ce qu'on oublie aussi le côté « décadent » du personnage de BD. Engagé par Western Publishing en 1952, il écrit de nombreux épisodes bouche-trou, jusqu'à avoir un peu plus d'ambition. Car Tarzan est une industrie (strips quotidiens et dominicaux, comic books Tarzan et Son of Tarzan), pas toujours regardante sur la qualité et la fidélité au personnage principal. Aussi, le lecteur retrouvera ce charme désuet des histoires d'antan, avec son texte omniprésent et ses ressorts narratifs si souvent naïfs. Côté graphisme, le trait de Manning est d'un classicisme exemplaire, typique de l'école du comics. On peut même regretter la colorisation, qui n'amène finalement pas grand-chose. Un album pour nostalgiques ou curieux impénitents !