L'histoire :
Wonder Woman est tourmentée par ses doutes. Alors qu'elle aurait toutes les raisons du monde de succéder à sa mère et d'administrer ses semblables de l'Île du Paradis, elle a choisi de venir en aide aux humains. Mais elle se heurte constamment à leur incompréhension, quand ce n'est pas de l'hostilité. Elle œuvre pourtant en faveur de la paix dans le monde et rêve d'amitié entre les peuples. A l'image de son lasso, capable de mettre au grand jour les menteurs aux viles intentions, elle se doit aussi d'accepter sa propre vérité, avant que de pouvoir triompher du mal qui menace la planète. Peut-être trouvera-t-elle quelques réponses auprès de la seule personne qui soit à même de la conseiller : un certain Homme de Fer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour les 60 ans des grandes icônes D.C. Comics, l'éditeur avait choisi de marquer le coup en confiant au tandem Paul Dini/Alex Ross la tâche de consacrer un album à Superman, Batman, Shazam ! et à notre belle amazone drapée des étoiles de l'oripeau américain. Cette aventure est la dernière des quatre et elle est également bien plus proche du récit illustré que de la BD au sens où on l'entend traditionnellement. La quasi intégralité des textes de l'album se décline en un monologue en voix-off, celle de l'icône féminine. Deux dialogues assez brefs font exception, ceux qu'elle partage avec sa mère puis avec Clark Kent, à qui elle fait appel en sa qualité de kryptonien qui a su se faire accepter des terriens. Si personne ne peut mettre en doute la qualité impressionnante des peintures d'Alex Ross, on se permettra de soulever un sérieux bémol quant à la narration de Paul Dini. On comprend aisément que ce long monologue crée un sentiment de proximité avec l’héroïne, invitant ainsi le lecteur à s'imprégner de sa psychologie. Pour les états d'âme, passe encore, mais en revanche, décliner les scènes où elle intervient en les calquant sur celles de la diplomatie US est sujet à caution. Amérique du Sud avec ses juntes et ses trafics, Moyen-Orient (la guerre d'Irak s'annonce déjà) voire la Chine avec le fantasme d'empêcher le massacre de Tien An Men, autant de théâtres d'opérations où la plantureuse brune symbolise le libérateur américain. Bref, à moins d'être citoyen de la première puissance mondiale et investi d'un fort sentiment patriotique, on n'y trouvera qu'un intérêt très limité. Vous l'avez compris, on ne conseillera la lecture de cet opus que par ses illustrations. Alex Ross a aussi ses détracteurs, qui mettront en avant l'aspect assez figé de son travail, mais ils devront aussi s'incliner sur deux points : sa technique parfaite et son style immédiatement reconnaissable...