L'histoire :
Buddy Baker s'est fait connaître en tant que super héros sous le nom d'Animal Man. Durant plusieurs années, il a protégé le monde grâce à ses capacités à reproduire les forces des animaux. A mesure que le temps avançait, des super héros plus puissants sont apparus, rendant son rôle moins important. Buddy en a alors profité pour fonder une famille, devenir un militant écologiste et même, acteur dans un film indépendant. Alors que le long métrage s’apprête à sortir, Buddy appréhende les réactions des spectateurs. Tendu, il profite d’une prise d’otage pour se défouler en tant qu’Animal Man. Peu après, alors qu'il fait un cauchemar, il est réveillé par les cris d’Ellen, son épouse. Il sort alors à toute vitesse de son lit et découvre sa femme et ses deux enfants dans le jardin. Sa petite fille de 4 ans, Maxine, joue avec les cadavres d’animaux qu’elle a réanimés. Ellen s’approche alors de Buddy et constate que d’étranges veines zèbrent le corps de son mari. Maxine dit à son père qu’il s’agit d’une carte et qu’en un endroit précis, se trouve le lieu du sang. Buddy part alors avec sa fille qui est capable de parler aux animaux et débute une aventure aussi sanglante qu’éprouvante…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’instar de nombreux super héros D.C. Comics, Animal Man fait partie de ceux qui ont bénéficié de l’effet Renaissance de l’éditeur en septembre 2011. Ce dernier a voulu rendre accessible au plus grand nombre des personnages à la continuité parfois trop longue, trop complexe voir même oubliée. C’est Jeff Lemire, l’auteur de l’intimiste Essex county et du fantastique Monsieur Personne, qui se charge de cette tâche pour le moins ardue. De façon astucieuse, il introduit Buddy Baker, le super héros Animal Man, qui s’est reconverti en militant écolo, puis en acteur. On découvre sa vie de famille, son quotidien. Avant que tout cela ne bascule dans une direction pour le moins inattendue. Lemire s’est servi de l’ancienne continuité du héros (Buddy est marié et a des enfants), afin de mieux surprendre. Lorsque sa fille se découvre des pouvoirs, la surprise fonctionne autant pour lui que pour le lecteur. Animal Man se lance alors dans une quête de longue haleine où il cherche à découvrir comment sa fille a été atteinte par cette mutation soudaine. Dès lors, la série penche vers le fantastique et l’horreur. La tonalité clairement adulte du récit permet à Lemire des délires étonnants et même des ramifications avec le Swamp Thing de Scott Snyder. Parions qu’à l’avenir les deux héros se croisent. Lemire possède un grand talent de dialoguiste, ce qui amène à s’attacher très vite aux différents protagonistes. On se retrouve très vite addict, avec la suite de rebondissements dans lesquels le scénariste nous embarque. Le trop rare Travel Foreman illustre l’album avec une palette de styles assez variés, jouant souvent avec une approche assez épurée et n’hésite pas, d’ailleurs, à dévoiler quelques plans assez gores. On regrettera juste que sa performance alterne le très bon et le moyen. Bien moins kitsch que Manimal ou que L'homme de l'Atlantide (featuring Patrick Duffy), cet Animal Man ne décevra pas les amateurs de récits de genre.