L'histoire :
Ray Spass (prononcez « Space ») est un peu le tocard ultime. Certes doué pour l'écriture, il s'est néanmoins mis tout son entourage à dos. Désormais seul, il tente de trouver l'inspiration pour écrire la suite et la fin de son dernier scénario. Pour cela, il acquiert une maison glauque sur les bords d'Hollywood où il organise une messe noire, en fait une sorte de bacchanale sordide. Mais voilà, après un malaise et un séjour à l’hôpital, il s'avère que Ray a une tumeur inopérable au cerveau et il lui reste très peu de temps à vivre. À peu près autant que le temps que lui laisse le studio l'employant pour finir le scénario. Et c'est alors que Max Nomax débarque dans la vie de Ray. Dénoncé comme un dangereux mais très humain fugitif par le FBI, ce Max n'est nul autre que le héros du scénario de Ray. Il annonce à Ray que sa tumeur est en fait la biographie de Max et que, pour survivre, Ray doit finir son histoire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Grant Morrison et Frazer Irving sont un duo de choc, c'est le moins que l'on puisse dire. Ayant déjà travaillé ensemble sur Seven Soldiers ou encore Batman, les deux compères se sont de nouveau réunis et frappent fort avec ce Annihilator. Oeuvre Morrisienne par excellence, ce comic-book propose de suivre la folle cavalcade d'un scénariste défoncé et de son génial personnage, tous deux poursuivis par une sorte de bourreau inarrêtable envoyé par un seigneur galactique quasi-divin. Il serait dommage de vous dévoiler plus en avant l'histoire tant les rebondissements rocambolesques et, surtout, la découverte (ou bien est-ce la création ?) de l'histoire de Max sont un véritable plaisir qu'on ne voudrait pas vous gâcher. Disons que les influences cinématographiques du comcis sont évidentes : on peut y retrouver en vrac des références plus ou moins appuyées à Terminator, 2001, Las Vegas Parano, Phantom of Paradise et beaucoup d'autres. La narration de Grant Morrison engloutit le lecteur, malgré une toute première partie un poil laborieuse, et Frazer Irving est au sommet de son art. Tour à tours cyniques, romantiques ou comiques, ses personnages sortent littéralement des planches et on finit par oublier que l'on a des dessins sous les yeux. Ajoutons plusieurs expérimentations ci et là comme des collages bien placés. Les échanges et situations sont de plus en plus dingues à mesure que Ray se rapproche de sa présumée fin et l'ensemble est souvent dû et volontairement – hilarant. La conclusion, enfin, propose une étrange boucle qui, loin de frustrer, devrait savoir satisfaire tout le monde car chacun peut y trouver sa propre vérité. Un superbe comics, hautement recommandable.