L'histoire :
Barbara Gordon en a plus qu'assez. Alors qu'elle souhaite devenir détective dans la police, l'ensemble de son entourage et de la police de Gotham n'a qu'une idée en tête : la jeune fille est bien trop frêle pour pouvoir endosser de telles responsabilités. Et ce n'est pas son commissaire de père, bien trop protecteur à son goût, qui dira le contraire. Tant pis, alors. Barbara prend son destin en mains et va rendre coup pour coup. Si un allumé comme Batman peut décider de rendre la justice à sa façon, pourquoi pas elle ? Même si les autres justiciers dont Black Cat ne semblent pas non plus la prendre au sérieux, elle confectionne son propre costume, fondé lui-aussi sur le symbole de la chauve-souris. Pour connaître ses premiers frissons de justicière, se rend incognito au bal masqué de la police, où se trouve aussi son père. La situation tourne cependant au vinaigre quand un autre idiot costumé se faisant appeler Killer Moth débarque avec ses sbires pour enlever cet idiot de playboy millionnaire, Bruce Wayne. Barbara, ma grande, l'heure est venue de briller...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Batman et Robin, voilà qu'à son tour le personnage de Barbara Gordon bénéficie de son propre reboot dans le cadre de la Renaissance DC. Orchestré par les auteurs de Robin - Année Un, ce retour aux origines bénéficie d'un traitement clairement orienté vers l'action et aussi la détermination de celle qui deviendra une associée indispensable de l'homme chauve-souris, malgré les premières réticences de ce dernier. Au rayon des bonnes et nombreuses surprises que réserve cette mini-série, on remarquera un ton balançant sans cesse entre la légèreté apportée par le point de vue d'une adolescente et l'obscurité du monde des justiciers qu'elle cherche à rejoindre. Si l'univers de Robin était nécessairement plus sombre, essentiellement du fait que le jeune garçon était le premier à s'associer à Batman et aussi et surtout à cause des événements tragiques liés à cette association, Barbara décide de son propre chef d'entrer dans le même univers et Scott Beatty (Nightwing, Sherlock Holmes) et Chuck Dixon (Batman - Knightfall, The Punisher) s'appuient là-dessus pour livrer un script plus léger, moins torturé. Seul point noir au tableau, les velléités forcément féministes du récit sont parfois maladroitement exprimées. L'ensemble du premier chapitre appuie lourdement sur le fait que Barbara est sans cesse "sous-estimée" (sic) et certains points ou dialogues trahissent le portrait volontaire et indépendant du personnage qui défait un professeur de karaté ridicule en commençant par pleurnicher avant de l'attaquer dans le dos. On remarquera aussi quelques blagounettes qui tombent comme un cheveu sur la soupe avec des héroïnes forcément adeptes "des résilles et du cuir" ou une Black Canary au gros poumons. Le travail de Marcos Martin (Captain America, Spider-Man) à l'illustration est tout bonnement superbe. Le dessin est ultra-dynamique et l'action est ressentie à chaque page. Il ne fait aucun doute que Batgirl est capable d'assommer un bandit et les explosions et autres bris de verre donnent une impression de danger permanent. Allez, on ne va pas faire la tête, ce Batgirl - Année Un est une vraie réussite ! Plus enjoué que son acolyte masculin, débordant de générosité sur l'action et mélange parfait d'enthousiasme et d'effroi, voici un album que l'on ne peut que vous recommander chaudement !