L'histoire :
Gotham et l'East End : les lieux les plus mal famés qu'on puisse imaginer. Drogues et trafics en tout genre y sont légions. Batman parvient à intercepter des dealers qui utilisent des enfants chinois comme coursiers. Il s'introduit sans ménagement dans leur planque mais le jeune chef lui échappe. Il est sauvé par un autre gang de motards qui ont l'air bien plus expérimentés. Malgré une folle course poursuite, Batman ne parvient pas à les rejoindre. Et si le combat n'était pas là? Le lendemain, Bruce Wayne rend visite à une jeune championne de motocross : Anette. Elle va participer au concours de motocross de la ville. Elle n'a pas froid aux yeux et tient même tête à Bruce Wayne ! Ce dernier est impressionné par son culot mais il n'est pas venu pour cela. Il est venu pour discuter avec sa mère, Elena. La discussion tourne autour de l'avenir de East End. Bruce Wayne veut tout raser et en faire une attraction nouvelle avec des centres commerciaux et des lieux plus modernes. Cependant, Elena veut garder les quartiers tels quels. Pour éradiquer le fléau de la drogue et du banditisme, il faut rénover les habitations et y installer de quoi vivre dignement. Là encore, Bruce est surpris devant sa générosité. Il accepte de changer ses plans : le quartier ne sera pas détruit. Mais cette décision ne va pas plaire à tout le monde...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le super-vilain Anarky, créé dans les années 90 et héritier du fameux V pour Vendetta, a connu des fortunes diverses. Le voici ressuscité avec un nouvel historique et une nouvelle identité. Cependant, qu'on ne s'y trompe pas : ce personnage étonnant ne fait l'objet que d'une courte histoire à la fin du volume. En effet, une autre histoire met en scène une enquête complexe sur le trafic d'une nouvelle drogue, l'Icare (déjà parue dans les fascicules Batman Saga). Malgré tout, les deux récits ont une cohérence et s'enchaînent plutôt bien. C'est l'occasion de revoir un Batman comme on les aime : simple, épuré et centré sur un bon scénario. Le label Detective Comics revient sur les fondamentaux du personnage : une intrigue policière sombre et complexe et un Batman qui doit enquêter en utilisant tous les moyens possibles et imaginables comme le déguisement, l'interrogatoire, la force ou les multiples gadgets. Les scénarios sont superbes d'efficacité et toujours surprenants, mêlant habilement plusieurs affaires en même temps et offrant des passages impressionnants. Le style est résolument moderne avec un éclatement de la narration et des dialogues percutants. On retrouve d'ailleurs avec plaisir le lieutenant Bullock, plus incisif et teigneux que jamais. La dernière histoire est également de qualité et nul doute que le personnage d'Anarky va en faire frissonner plus d'un, surtout dans les temps de révolte sociale actuelle. Si le tout reste classique et un peu déjà vu, le spectacle est au rendez-vous et mené de main de maitre. C'est aussi le cas dans le graphisme puisque le dessin de Francis Manapul est spectaculaire et inventif. Les couleurs douces et originales et parfois intelligemment saturées de Brian Buccelato bousculent les conventions visuelles du Batverse. Le changement de dessinateur baisse un peu la qualité d'ensemble. Si Batman Anarky n'est pas une révolution en soi, ce premier tome procure un plaisir intense.