L'histoire :
Cela fait plusieurs fois qu’il écrit ces notes. Et comme toujours, il les brûle ensuite, n’osant les donner à son maître. Alfred y écrit son chagrin et son inquiétude, tous les soirs, quand Batman est dehors et qu’il entend les fréquences radio de la police. Quand Bruce rentre, il regarde discrètement ses vêtements, son équipement et s’assure qu’il ne manque rien. Justement, Batman est en mission. Il est devant une Tour, le Bedfellowns Fall, dont la construction avait finalement été abandonnée. Dommage car c’était un endroit qui aurait pu avoir beaucoup de potentiel et de richesse. Désormais, c’est squatté par Double Face et sa bande. Et le dangereux procureur de Gotham fait encore parler de lui. Alors, on fait le plan habituel : entrée fracassante à travers la vitre extérieure et on calme tout le monde. Pour l’entrée, c’est très réussi et l’arrivée de Batman fait un petit effet. Un temps seulement car l’un des meneurs de la bande de voyous l’invective et le défie. Batman sait ce qu’il doit faire : il faut s’occuper du plus récalcitrant et faire un bon exemple pour calmer tous les autres. Il s’y emploie et met du coeur à l’ouvrage en cherchant à impressionner les bandits. Cependant, Double Face l’arrête. Il l’a fait appeler pour une raison mais pas celle que croit le Justicier de Gotham…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est Halloween ! Christian Ward a depuis longtemps imaginé une version horrifique de Batman (qu’il avait dévoilé sur les réseaux lors d’un précédent Halloween). Après le Batman qui Rit, voici le Batman d’en Bas. Cette histoire, emplie de références aux Batverse et d’hommages appuyés, surfe sur une vague d’horreur plutôt original par rapport à ce que l’on connaît sur Gotham. Cela ressemble un peu au monde de Lovecraft avec des monstres cosmiques et tentaculaires mais ce n’est qu’un point de départ. Le but, en effet, est de plonger Batman dans un monde de cauchemars inédit, une sorte de relecture flagrante du fameux Arkham Asylum avec cette fois la célèbre ville comme théâtre des horreurs. On assiste à une véritable descente aux enfers avec quelques trouvailles étonnantes et des relectures originales du Batverse. On sent également l’amour profond de Ward pour le Chevalier Noir. Malheureusement, le point de départ a du mal à convaincre et l’aspect fantastico-horrifique sonne un peu faux et est finalement peu crédible. Malgré tout, le voyage psychédélique vaut le détour, ne serait-ce que par le graphisme hors normes de Ward. Lorgnant sur Dave McKean, son jeu incroyable de couleurs en met plein la vue. Pourtant, elles sont criardes au possible, imitant parfaitement ce monde de ténèbres et de folie. Cela donne une sorte d’élégance malsaine totalement envoûtante avec en plus des personnages beaux et fascinants. Happy Halloween !