L'histoire :
Le Joker a encore frappé et a tué 27 personnes dans un bal de charité. Batman l’a pourchassé pendant plus d’une journée et comme d’habitude, leur face à face a été mouvementé. Deux coups de couteau après et des côtes cassées et Batman arrête son rival de toujours. Pourtant, il n’a pas tout à fait fini car l’argent du bal a disparu. Le malfrat s’appelle Buster Snibbs. Vouloir doubler le Joker, c’est presque aussi impensable que de vouloir échapper au justicier de Gotham. Batman souffre le martyr mais il parvient à rattraper rapidement le voleur. Il l’attend au dessus du pont pour le capturer, le sang coulant de ses multiples plaies. Il va falloir boucler son arrestation rapidement pour qu’il puisse se soigner. Pourtant, tout ne se passe pas comme prévu. Buster sort de la voiture et se rapproche du précipice. Batman est persuadé qu’il va se débarrasser de l’argent mais au lieu de cela, le malfrat plonge ! Malgré ses blessures, le Chevalier Noir est plus rapide et l’attrape avec son bat grappin. Il faut désormais le hisser tout en haut du pont mais la douleur est trop forte. Batman parvient malgré tout à le sauver mais une question se pose : pourquoi Buster voulait-il en finir avec sa vie ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Batman va bientôt revenir sur grand écran et c’est cette fois Robert Pattinson qui incarnera le célèbre personnage DC. Urban en profite pour rééditer quelques titres et notamment ce premier comics de Darwin Cooke Ego, sous le prétexte un peu fallacieux que le réalisateur Matt Reeves s’en serait inspiré pour son film The Batman. Il est vrai que le ton est aussi sombre et crépusculaire que les bande annonces du film, qui devrait sortir en mars 2022. Mais pour le reste, le récit de Cooke se démarque par une originalité et une puissance inédites. Le concept est pourtant simple : Bruce Wayne fait le point avec son alter ego Batman, donnant lieu à un dialogue surréaliste. Jamais on a autant plongé au fond de l’âme du personnage avec des analyses psychologiques intenses et des passages forts. Cooke rend un hommage sublime au Batverse en osant ce que personne n’avait fait avant lui. Non seulement il revient sur le passé familial de Bruce dans des moments déchirants mais il fait en plus une synthèse habile sur tout le parcours mouvementé de Batman. Cette « psychanalyse » d’un personnage légendaire prend également une autre dimension avec le style cartoon caractéristique de Cooke, proche de celui de Bruce Timm mais avec une audace et un côté caricatural plus prononcés. Quel dommage que ce chef d’œuvre soit accompagné d’autres récits bien moins puissants du même Darwin Cooke. Mise à part la dernière histoire qui réunit Spirit (un autre personnage fétiche de Cooke et pour cause, il est à jamais lié à Will Eisner) et Batman, les petits suppléments n’ajoutent pas grand chose et atténuent le côté unique de Ego. Un titre à redécouvrir malgré tout du regretté Darwin Cooke, détenteur d’un prestigieux, justement, prix Eisner.