L'histoire :
Encore une nouvelle affaire à Gotham. Ce serait presque banal en ce moment et quand on connaît le quartier où ont eu lieu les coups de feu, c’est presque « normal ». Ce qui n’est pas normal, c’est la scène de crime. Bullock a beau chercher des indices et fouiller partout, il a du mal à comprendre exactement ce qu’il s’est passé. Peut-être parce que le corps n’est pas beau à voir : sa tête à été arrachée sauvagement. Batman arrive au même moment et, en quelques secondes, il parvient à trouver des indices que personne n’a vus. En quelques secondes, il prélève des analyses sur le mur et remarque les impacts du magnum. La victime, Lang, est un ancien flic alors comment aurait-il pu rater sa cible ? Batman rétorque qu’il ne l’a pas raté. En regardant une dernière fois les environs, le Chevalier Noir déduit qu’il s’agit d'un tueur est à peau blanche, les cheveux verts et qu'il a survécu à un tir en pleine tête ! On peut apercevoir des lettres de sang « HA » écrites en grand sur le mur. Bullock veut lui poser d’autres questions mais il n’en a pas le temps. Batman est déjà parti. Qui est ce mystérieux tueur ? Y aurait-il un lien avec le terrifiant Joker ? Comment expliquer le fait qu’il soit encore en vie après un tir en pleine tête à bout portant ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un nouveau one shot sur Batman, scénarisé et dessiné par Marc Silvestri ? Cette nouvelle avait de quoi faire trépigner d’impatience n’importe quel amateur du Chevalier Noir et du monde du comics en général. Et l’attente n’est pas déçue, loin de là. Associer Batman et le Joker est tellement une évidence qu’il est étonnant de constater que personne auparavant n’a osé le faire. Silvestri base son script sur ce duo improbable mais le justifie à la perfection. Loin d’être un procédé commercial, c’est une nouvelle idée révolutionnaire qui apporte un autre regard sur le « couple » mythique. Le scénario ne s’arrête pas là puisque Silvestri conçoit une menace inquiétante dans Gotham et y associe un nouveau super vilain qui risque de marquer les esprits. On y intègre en plus une sorte de zombies/ vampires mais, loin des titres DCeased ou DC Vampires. Ici, c’est extrêmement réaliste et cette invasion terrifiante a une explication scientifique géniale à la façon d’un récit de science-fiction. A partir de ce superbe synopsis, c’est une histoire folle qui se déploie (peut-être parfois au détriment de la cohérence). Actions spectaculaires, rythme haletant, scènes horrifiques, tension permanente : Silvestri frappe très fort et propose un récit quasi cinématographique. On pense inévitablement au dernier The Batman tant le Batman de Silvestri lui ressemble sur de nombreux points. Les coups de théâtre sont également très nombreux et on enchaine les surprises intenses. Ce comics marque la résurrection de Marc Silvestri (et ce n’est pas un hasard si l’histoire parle de ce sujet). Le génial artiste des années 90 appose sa patte monstrueuse et terrifiante avec un dessin incroyable, à la fois repoussant dans les détails ciselés et d’une élégance rare. On regrettera juste un encrage un peu trop particulier qui joue sur un effet de flou qui gâche un peu le rendu général. Mais on pourra aussi trouver ce style particulier en adéquation avec le macabre de l’intrigue. Car ce n’est pas Silvestri qui rentre dans le monde fascinant de Batman mais bien Batman qui est jeté dans l’univers sinistre de Silvestri ! Ce one shot est un véritable bonbon, aussi exquis que celui que nous avait offert Enrico Marini, à ceci près que celui de Silvestri est un bonbon spécial Halloween !