L'histoire :
Elle aura passé du temps dans cette tôle. Presque dix piges ! Et maintenant, elle a le droit à une foutue conditionnelle. Cette libération anticipée suscite la polémique comme d’habitude avec les journaux. Pourtant, elle a un soutien de poids : Harvey Dent. L’adorable schizophrène se fend d’un discours très hypocrite sur la rédemption, la seconde chance et bla-bla-bla et bla-bla-bla ! Pour l’heure, il est temps de revoir les lieux qu’elle connaît bien. A commencer par son immeuble. Mais aujourd’hui, on rigole encore moins avec la loi qu’avant et elle est accueillie durement par un policier cuirassé. Avec son pass, elle parvient à retourner chez elle mais beaucoup de choses ont changé depuis. L’entrée n’a jamais été ouverte depuis et c’est avec nostalgie qu’elle retrouve tous les endroits d’une vie déjà bien derrière elle. Le bruit qu’elle entend l’a fait sursauter : « Miaouuuuuu » ! Un des chats, Monty, est encore là… Deuxième lieu à revoir : le manoir Bruce Wayne ainsi que les tombes de ceux qu’elle connaissait bien qui ont passé leur vie ici. Troisième lieu à revoir : le Iceberg Island. Même si le Pingouin a pris un coup de vieux lui aussi, elle doit le voir de toute urgence pour récupérer son fric. Car il y a une chose qui est restée telle quelle à Gotham : c’est qu’on ne vole pas Catwoman !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Décidément, nos héros DC prennent de l’âge et après les Lascars grabataires dans Rogues, c’est au tour de Selina Kyle de prendre un coup de vieux ! Nous voici à nouveau transporté dans le futur et Gotham a changé. Les personnages aussi et chaque page est une petite découverte d’une refonte intelligente et passionnante du Batverse. D’autant que Cliff Chiang ose l’impensable : Batman est mort ! De Catwoman à Poison Ivy en passant par Double Face ou Enigma, beaucoup ont bien changé et ont dû s’adapter avec quelques belles surprises à la clef. Mais le but n’est pas que de transformer en profondeur un univers bien codifié : Chiang veut apporter une touche bien plus réaliste, avec des personnages qui doivent désormais faire avec leur âge mais aussi leur époque. Plus humain et plus simple que bon nombre de récits de Batman, ce one shot prend le temps de développer petit à petit l’intrigue et d’explorer l’intériorité de chacun des protagonistes. Cette absence de gros effets et d’actions apporte un vent de fraîcheur agréable au genre super héroïque et va de pair avec un dessin très original. L’artiste de Paper Girls reste avec son style minimaliste et il magnifie le visage des personnages dans des couleurs flashy vintage des plus agréables. On se dit qu’on tient là une nouvelle pépite qui fera enfin honneur à Catwoman, d’autant que les clins d’œil à de très nombreux récits antérieurs sont légion. Cependant, le final déçoit car Chiang a voulu trop en faire en rajoutant toujours plus de personnages DC pour en faire un immense hommage, qui finit par donner l'impression du « ni queue ni tête »... Malgré tout, on ne peut qu’applaudir l’audace de l’ensemble qui représente parfaitement l’insaisissable Catwoman…
