L'histoire :
Neha Nori Sood a intégré la sororité, une confrérie de tueuses dirigée d’une main ferme par Ma. La jeune femme apprend les différentes techniques qui feront d’elle une meurtrière aussi redoutable que méthodique. Cet apprentissage se révèle toutefois long et (souvent) douloureux. Imogen Smith-Morley, sa mentore, l’assiste à chaque épreuve de fin d’année sur l’exécution d’un contrat. Après deux échecs cuisants, Neha Nori Sood finit par intégrer définitivement la caste des assassins. Jusqu’au jour où des émissaires de l’Eglise de la Singularité proposent à cette sororité de partir à la chasse d’un œuf créé par les Mères célestes, pour un tarif particulièrement important : un diamant de la taille d’une planète. Neha Nori Sood et ses « sœurs » partent individuellement à chaque bout de l’univers pour mettre la main sur cet étrange objet.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Second tome du dyptique qui sans surprise fait converger les deux fils narratifs mis en place lors du premier opus, Décorum se lit (contrairement au premier épisode) assez facilement. Trop facilement ajouterait-on. Malgré une pagination plus importante, le scénario de Jonathan Hickman semble faire l’oubli d’un enjeu dramatique suffisamment fort pour susciter un quelconque intérêt pour le personnage principal. C’est le cas de bon nombre de personnages à « haut » potentiel qui ne sont finalement qu’esquissés. Au fil des pages, un agglomérat de scènes parfois bien écrites, parfois étonnamment moins (pour ne pas dire plus) rattache le tout dans un semblant d’unité de chemins connus et balisés. Et c’est peut-être la plus grande déception de cet album : l’abandon du Métaphysique (et des thèmes ambitieux du premier opus) au détriment de l’action et de l’humour. L’intérêt de la lecture se trouve donc une nouvelle fois dans le talent et le magnifique travail de Mike Huddleston. En multipliant les techniques, parfois dans une seule et même planche, le dessinateur américain surprend encore et toujours par sa qualité narrative absolue et son sens aigu de la mise en scène. Jamais dans l’esbroufe, il sert magistralement un récit décevant, et sera à coup sûr la principale raison de suivre le prochain album annoncé.