parution 23 octobre 2020  éditeur Urban Comics  collection DC Rebirth
 Public ado / adulte  Mots clés Aventure - Action / Crossover / Policier / Super-héros

Doomsday clock

Adrien Veidt a échoué : son monde va basculer à nouveau dans l’horreur. Et si la solution était ailleurs ? Un crossover alléchant et une entreprise monstrueuse mais qui focalise trop sur la performance au détriment de l’histoire en elle-même.


Doomsday clock , comics chez Urban Comics de Johns, Frank, Anderson
  • Notre note Blue Star Blue Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Blue Star Blue Star Grey Star Grey Star

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  • dessin Blue Star Blue Star Blue Star Blue Star

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    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Urban Comics édition 2020

L'histoire :

Le plan d’Adrien Veidt n’aura finalement pas duré bien longtemps. Quand le monde a appris que l’invasion extra-terrestre n’était qu’un leurre pour arrêter le conflit de la guerre froide, tout a basculé. Depuis, Ozymandias a disparu et ne pourra pas répondre de ses crimes : plus de trois millions de personnes mortes... pour rien ! La trêve entre les États-Unis et la Russie a disparu également et les tensions reprennent de plus belle. A tel point que la Russie envahit la Pologne pour étendre ses forces à l’ouest. Une véritable déclaration de guerre qui va pousser les États-Unis à réagir. Pendant que le monde est au bord de l’implosion et d’une catastrophe sans précédent, un homme masqué marche et s’introduit dans une prison. Rorschah sait qu’il reste très peu de monde avant que tout soit fini. Il faut donc la libérer. La seule personne qui peut sauver le monde. Et il a un argument béton pour qu’elle s’implique et prenne des risques pour l’humanité entière. La vie de son fils : elle ne pourra pas lui tourner le dos. Impossible. Le destin du monde est entre ses mains : Érika Manson, dit la Marionnette...

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

DC Univers Rebirth avait prévenu : la véritable rencontre entre le monde DC et celui des Watchmen était pour bientôt. Ce choc au sommet faisait forcément saliver et posait de multiples questions : Geoff Johns répond à tout dans un énorme pavé de plus de 400 pages. C’est donc un événement que n’a pas voulu rater l’expérimenté scénariste canadien. On sent à chaque page le soin particulier qui est apporté à chaque rencontre façon crossover et certains face à face (comme Ozymandias et Lex Luthor, Rorschach et Batman ou Docteur Manhattan et Superman) vont rester dans les annales. Le rêve des fans devient réalité puisque tous (ou presque) les personnages de Watchmen vont croiser, sympathiser ou affronter un nombre incalculable de personnages DC. C’est proprement monstrueux tant la tâche est démesurée, à tel point qu’on a l’impression que Johns se change en Adrian Veidt, démiurge génial et narcissique. En réalité, il tente d’atteindre le style d’Alan Moore en pastichant brillamment son écriture : des dialogues profonds et philosophiques aux jeux sur la temporalité, des annexes abondantes qui imitent des pages de journaux ou des documents top secret à la réflexion sur les super héros... On a même une nouvelle version de la fameuse histoire de pirates qui parsemait l’œuvre de Moore avec cette fois une histoire d’un film policier. Les hommages pleuvent et les clins d’œil et réécritures de certaines grandes pages de DC se multiplient. Tout cela témoigne d’un talent certain et d’une volonté de marquer les esprits. Malheureusement, c’est parfois trop ambitieux, trop complexe. Beaucoup de passages sont superbement travaillés et nous font miroiter une suite alléchante mais beaucoup tombent également à plat tant le traitement et la chute ne se révèlent pas à la hauteur des événements annoncés. Plusieurs parties auraient mérité un comics en soi plutôt que tout ce mélange complexe et hermétique, à l’image des allées et venues temporelles parfois irritantes de Manhattan. D’autres scènes sont gratuites et quasi inutiles comme l’apparition du Joker et trahissent une volonté trop forte de se créer un défi scénaristique. On prendra toutefois beaucoup de plaisir à ce projet fou d’autant que Gary Frank est seul au dessin. Livrant une prestation époustouflante, bien supérieure à tout ce qu’il a entrepris auparavant, Frank imite intelligemment l’art séquentiel de Dave Gibbons tout en apportant une touche graphique remarquable. Un crossover qui fait rêver mais il est peut-être temps de remettre les pendules à l’heure...

voir la fiche officielle ISBN 9791026818281